Message du 26 mars 1989





MESSAGE DE PÂQUES
(Au messager et à son frère spirituel)

Mes chers enfants,

Le Christ est ressuscité, alléluia ! Le Ciel tout entier se réjouit en ce jour glorieux et chante les bienfaits du Tout-Puissant. Mais sur la terre, mes pauvres enfants, quelle misère !

Comment faire comprendre aux hommes que l’Esprit du Mal s’est emparé de leur cœur ? Je vois partout haine, violence, contestation, désobéissance, irrespect. Chacun n’a plus foi qu’en sa propre morale et ne cherche qu’à profiter de tout sans penser au Bon Dieu. Quand notre Sainte Mère en personne se transporte sur terre pour donner un ultime Message aux hommes, ceux-ci se gaussent d’Elle et ne L’écoutent pas. Les chrétiens eux-mêmes, de crainte que cela ne vienne perturber leurs confortables habitudes, refusent de prêter l’oreille à Ses paroles et préfèrent clamer, à raison mais avec un cœur de pierre, que les Apparitions ne sont pas un article de foi !… Ah ! mes enfants, quelle tristesse !

Si vos enfants étaient atteints d’une grave maladie en terre étrangère et que vous ayez la possibilité de leur faire parvenir, à travers quelque messager, une panacée nécessaire à leur guérison, seriez-vous heureux de les voir refuser obstinément de la boire, et même d’en entendre parler ?

Quel malheur ! quel grand malheur ! La foi des hommes est malade d’une maladie qui opprime les cœurs et les âmes et les rend froids, secs, arides face à Dieu et brûlants, empressés, amoureux face au monde et au péché. La vision des hommes est de plus en plus limitée à leurs propres satisfactions matérielles et leurs affections aux créatures terrestres. Dieu est chassé de partout, même des églises qui sont transformées en salles de concerts ou d’expositions diverses, en dortoirs, en demeures particulières. L’accès de la maison de Dieu est limité dans de nombreux endroits à certaines heures, comme les commerces, et les paroissiens s’en attristent à raison. Les Hosties consacrées, distribuées sans discernement dans la main de tous ceux qui le souhaitent sont souvent profanées : des enfants les conservent pour s’en amuser et des traîtres n’ont aucun mal à les dissimuler pour les utiliser dans d’abominables cérémonies sataniques ! Oui, mes enfants, telle est la plus triste des vérités… Quant aux fidèles, combien ne savent plus ni prier, ni confesser leurs péchés !

Face à ce paganisme, certains chrétiens désertent l’Église ou la condamnent stupidement, laissant une graine de violence germer en eux. Ah ! mes enfants, si chacun savait prendre sa croix sans rechigner et suivre Notre Seigneur dans une aveugle confiance en Son Enseignement, en cherchant toujours à Lui plaire, toujours à L’aimer davantage, alors la face du monde serait changée.

Combien de fois ne vous a-t-il pas été dit que vous recherchiez un Dieu sur mesure ! C’est plutôt le Bon Dieu qui souhaite vous façonner un cœur sur mesure, sinon pourquoi aurait-Il envoyé Son propre Fils sur terre ? La Résurrection marque, en effet, l’apogée de ce voyage terrestre et elle donne à l’homme la preuve qu’en marchant sur les traces du Sauveur, il accédera lui aussi au Paradis de Gloire.

Cependant, mes chers enfants, il est bien peu d’hommes qui soient sincèrement attirés par l’Amour de Notre Seigneur, et qui ouvrent leur cœur à cet Amour. La matière, la richesse, les plaisirs des sens et le pouvoir, telles sont les seules choses auxquelles la plupart aspirent ! Si les prêtres d’aujourd’hui mettaient autant de zèle à nourrir les âmes par une authentique catéchèse que les organismes de bienfaisance en mettent à remplir les ventres et à accueillir les malades et les sans-abri, le Démon hurlerait de rage !

Les nouvelles méthodes d’éducation des enfants ne façonnent souvent que d’égoïstes petits robots capricieux qui deviendront des adultes malheureux, mais lorsque leurs parents s’en rendent compte, il est souvent trop tard pour faire machine arrière. Peut-être faudra-t-il à la société encore quelques années pour comprendre cela…

Comme il est désolant que tant de prêtres cèdent aussi à ce laxisme et n’enseignent plus rien de solide aux enfants ! Cette confusion qui règne dans l’Église m’épouvante ! Si le Grappin a sévi à Ars, mes enfants, il continue de sévir aujourd’hui plus sournoisement encore, et ceux qui refusent de le croire ne possèdent plus aucun discernement, éblouis qu’ils sont par les charmes de l’Ange Déchu.

Mes enfants, dites à ceux qui préfèrent le respect de Dieu et le recueillement au spectacle et à l’exaltation, le dévouement discret à l’ostentation, le soin à la négligence, l’humilité au culte de soi et à l’amour-propre, la vie des saints à celle des idoles modernes de tous ordres, la Sainte Messe à toutes les distractions offertes par le monde, l’amour du prochain à celui de l’argent et des plaisirs des sens, la pureté et la chasteté à la concupiscence, l’oraison et le chapelet aux pensées vagabondes, la foi du cœur à la foi de principes ; dites à ceux qui suivent les Commandements avec amour et qui restent les enfants de la Sainte Église soumis au Saint-Père qu’ils sont dans la vérité et que le Ciel se réjouit de leur fidélité !

Mes chers enfants, dites tout cela au monde et aux prêtres. Je voudrais tant qu’ils m’écoutent ! Que Notre Seigneur vous bénisse et moi, Son humble et respectueux serviteur et votre protecteur, je vous bénis en ce temps pascal, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Que la bonne Vierge Marie continue de veiller sur vous.

+ Jean-Marie Vianney, prêtre