Message du 30 septembre 1983





Bien chers frères,

Que de questions vous vous posez au sujet de l’Enfer ! Vos écrivains et vos poètes, puisant au creuset de la pensée collective, ont souvent retiré de leur imagination des images de feu et de souffrances, de tortures et de désespoir. L’Église enseigne qu’après la mort, l’âme est envoyée, selon son degré de sainteté, soit au Ciel auprès de Dieu, soit en Purgatoire, où elle se lave de ses imperfections, soit en Enfer, où elle souffre d’indicibles tortures. Certains saints ont eu la vision de l’Enfer sous forme d’un étang de feu et de soufre, animé de démons affreux plongeant dans une sorte de magma visqueux. Ils en ont été tellement effrayés qu’ils ont immédiatement supplié Dieu de leur épargner dans le futur tel spectacle.

Aujourd’hui, la plupart des chrétiens refusent cette vision d’horreur et condamnent un Dieu qui se dit Tout Amour et pourrait paradoxalement précipiter pour l’Éternité certaines âmes en tels tourments ! Des prêtres vont même jusqu’à penser et proclamer que Jésus est venu pour sauver tous les hommes et que, quoi que ces derniers puissent faire de leur vie, Sa Miséricorde les sauvera. Quelle erreur fondamentale, chers frères ! Comme Satan a su se faire oublier dans votre siècle ! Comme il a su dissimuler ses pièges et assaisonner les fruits de la vie d’un arsenic insipide et pourtant des plus mortels ! L’Enfer existe, et il existe plus que jamais !

Parler de l’Éternité reste un tout autre problème. Seul Dieu est Juge, seul Dieu est Maître, et Ses Desseins sont impénétrables. S’Il décidait, du jour au lendemain, d’anéantir le Mal, la terre se réveillerait un beau matin transformée en Paradis. Acceptez ce postulat : Dieu est Maître de la Vie. Dieu est Maître de toutes choses. Mais Dieu a le respect de la vie, Dieu a le respect de Sa création et de Sa créature.

Lorsque Dieu a créé les anges, Il les a créés anges de Lumière pour participer à Sa Vie Divine. Il leur a donné le libre arbitre comme plus tard Il en a fait don à l’homme. Les anges ne sont pas des hommes et les hommes ne deviendront jamais des anges. Les anges sont des créatures d’essence spirituelle. S’ils ont forme humaine au cours de leurs manifestations sur terre, c’est qu’ils ont la possibilité de se révéler sous cette apparence. Leur visage et leurs vêtements blancs éblouissants de lumière (cf. Lc 24, 4 – Ap 15, 6 ; 19, 14) sont le reflet de leur être intérieur : ils expriment de manière visible leur fidélité au Seigneur, leur parfaite pureté et l’amour inlassable qu’ils témoignent à chaque instant au Père-Créateur et à leurs amis qui sont dans la chair. L’homme spirituel ressemble aux anges. Dieu a permis, par la Communion des Saints, que vous puissiez recevoir durant toute votre vie, par le biais de votre pensée, les saints conseils des anges. Écoutez-les. Ils parlent à votre conscience comme y parlent parfois les êtres qui vous ont quittés et que vous avez aimés.

Mais, se rendant compte de la puissance dont les avait dotés le Père, certains anges ont voulu s’organiser en maîtres et s’opposer à la Volonté de leur Créateur, ce qui a provoqué la séparation. En fait, ces entités ont refusé la perfection de la Vie Divine : elles ont vu en Dieu une Paix dont elles ne voulaient plus. Alors, elles ont usé de leur « droit à la différence » et de leur « liberté » pour exprimer leur propre volonté et créer, à leur tour, librement… Car si Dieu a créé les anges pour être au service du Bien, Il les a aussi créés libres. Si certains d’entre eux se sont révoltés, ils l’ont fait pour rivaliser avec le Père alors qu’ils possédaient absolument tout pour être parfaitement heureux en Dieu. Ainsi fut créé le déséquilibre spirituel, tout comme les hommes créent aujourd’hui le déséquilibre sur terre en y exprimant leur égoïste « liberté ». De toute évidence, Dieu, par Sa Toute-Puissance, aurait pu anéantir les anges rebelles mais Il n’en a rien fait : Il a assumé Sa création jusqu’au bout, et bataille s’est désormais livrée entre les nouvelles forces du mal, placées sous le commandement de Satan, l’Ange Rebelle, et la Perfection Divine…

Considérons à présent le problème de l’homme et du péché. Il existe deux sortes de péchés : les péchés du corps et les péchés de l’esprit, ces deux types de péchés pouvant cohabiter en une même personne et agir ensemble ou séparément.

Les péchés du corps sont de nature charnelle : ce sont ceux que l’homme peut commettre en faisant un usage immodéré de ses sens. Les péchés de l’esprit sont de nature imaginative : le Diable, Maître des mauvais anges, possède un pouvoir direct sur l’imagination humaine dès lors que l’homme lui en laisse la possibilité. Il est donc très grave de laisser ses pensées délirer et assaillir le corps. Profitant par exemple de l’instant de malaise qui s’installe en vous à la lecture d’un mauvais ouvrage ou au spectacle d’un mauvais film, des entités de nature diabolique peuvent stimuler votre imagination en réveillant dans votre esprit la mémoire collective et dans votre corps les pulsions élémentaires de l’homme-animal.

Si le péché du corps n’est pas nécessairement associé au péché de l’esprit – c’est-à-dire à la dégustation mentale de pensées malsaines -, le péché de l’esprit, pour sa part, salit nécessairement le corps. Celui qui mûrit secrètement en lui des idées mauvaises – idées impures, idées d’adultère ou de meurtre, idées de vol ou de fraude – court le risque de voir se réaliser un jour ou l’autre ses fantasmes. Le plus souvent, cela aboutit à ce que vous appelez des « déviations » : l’esprit se laisse aliéner par l’imagination et fait entrer dans le cerveau des données dénaturées dont le corps portera toujours les marques si une volonté supérieure – celle de l’homme raisonnable ou de la Grâce ou des deux à la fois – ne vient les détruire.

Dans la prière, la paix, l’humilité, la modestie, la joie et la communion avec Dieu, avec l’aide des anges et de Marie, la Sainte Mère de Jésus-Christ, restez donc maîtres de vous-mêmes ! Jésus-Christ vous l’a dit : la pensée du mal est déjà le mal lui-même. Comprenez-vous à présent ?

La Sainte Vierge et Jésus ayant été conçus sans péché, Ils ont toujours su rester Maîtres de Leur corps et de Leur esprit. N’oubliez pas, bien chers frères, que si vous voulez leur ressembler et trouver la paix, vous devez éloigner de vous Satan, ses envoyés et leurs tentations. « Mais si Dieu nous a créé un corps, direz-vous, nous avons le droit d’en retirer du plaisir et de nous en servir comme bon nous semble ! » Ignorants que vous êtes ! Ne savez-vous point que ce qui vous semble bon à vous ne l’est pas nécessairement aux yeux de Dieu ? Vous abusez des plaisirs de la chair. Vos journaux, vos revues, vos romans, vos films ne montrent que des spectacles d’érotisme destinés à stimuler en vous des désirs égoïstes ! Y avez-vous songé ? Mais savez-vous, hommes et femmes, que si un beau jour vous décidiez de ne plus penser aux plaisirs de la chair, vous les oublieriez totalement ?

Frères, nous vous voyons vivre. Nous entendons vos supplications, vos confessions, vos appels au secours, vos désirs. Nous sommes les guides spirituels de votre âme, assistés des anges bienheureux. Nous sommes proches de vous et nous savons que très rares sont les êtres qui ne mêlent aux choses de la chair des pensées malsaines. Le simple fait de concentrer votre imagination sur une partie du corps humain n’est pas sain : c’est déjà, d’une certaine façon, une déviation… Même dans un couple marié, un désir sexuel non maîtrisé peut avilir, détourner du bien, et détruire ce que Dieu attend de l’union de deux êtres humains : bien qu’ils vous soient invisibles, les esprits mauvais s’en donnent avec vous à cœur joie, réclamant toujours davantage, engendrant frustrations, inhibitions, inquiétudes, dépressions… Et tout cela, frères, ne vise qu’à un seul but : le déséquilibre, le désespoir et même le suicide.

Cessez, chers amis, de jouer avec votre corps et accueillez le Seigneur dans un temple digne de ce nom : un corps en paix ! La paix engendre la Paix et l’état de Grâce. Cet état n’est pas inhérent à l’homme : il est un don de Dieu, un supplément qui transforme les corps, les assainit et les solidifie afin qu’ils cheminent dans une plus grande paix et une plus grande joie vers le Créateur.

Pauvres amis, vous vous créez des besoins bien inutiles ! Quand irez-vous vers la Véritable Source, celle qui rafraîchit votre âme, la purifie, la fortifie et lui enseigne la Vérité ? C’est l’Esprit Saint qui s’exprime à travers nous. Écoutez-Le ! Mais rappelez-vous également que Jésus-Christ ne possédait pas cette indulgence hypocrite que certains ont tendance à Lui attribuer aujourd’hui. N’a-t-Il pas dit à la pécheresse : « Va et désormais ne pèche plus ! » (Jn 8, 11) ? Et s’Il chassait les démons, pourquoi ces démons n’existeraient-ils pas aujourd’hui encore ?… Nous les voyons vous harceler. Ils existent plus que jamais !

Jésus-Christ n’a pas pardonné à tous les pécheurs : Il a pardonné aux pécheurs repentants qui venaient implorer Son Pardon, voilà la nuance ! Certains prêtres sont trop lâches, trop faibles, et, pris dans le mouvement dont Freud fut l’un des instigateurs, ils n’ont plus la conscience du péché. Qu’ils gardent des pensées pures et la tête haute ! Ainsi, ils n’auront pas à rougir en regardant le Ciel…

Oui, bien chers frères, l’Enfer est déjà parmi vous ! Il est ce mal qui disparaîtrait de lui-même si l’homme ne l’alimentait sans cesse de ses mauvaises pensées et de ses mauvais désirs. Le Diable et ses acolytes sont trop heureux de recruter des adeptes, de leur faire miroiter la liberté, le plaisir, le bonheur, la force, la puissance, le succès, la richesse, mais ce n’est que pour pouvoir ensuite les torturer davantage. Lorsque le Diable tente l’homme, les substances chimiques de son corps sont modifiées et les pulsions élémentaires stimulées ; il se produit alors comme une anesthésie de la conscience et le péché est commis. Ensuite seulement apparaît la culpabilité. Si elle ne se manifeste pas, c’est que les démons sont trop profondément ancrés dans la demeure et qu’il faut les en chasser. Dieu accueille toujours un fils repentant quel qu’ait été son crime. Mais ne pensez pas que le pardon dispense de rachat. Dans ce domaine, ce n’est toutefois pas à l’homme de juger mais à Dieu, qui connaît toutes les motivations et toutes les aspirations de ses fils.

L’Enfer n’est pas seulement présent dans l’impureté du monde. Il l’est également dans l’orgueil et particulièrement dans l’orgueil spirituel. Le Démon est tellement puissant qu’il peut vous persuader que tout ce que vous faites est bien. Frères, soyez humbles ! Avez-vous donc songé à tout ce que vous auriez pu faire encore pour plaire au Seigneur et que vous n’avez point fait ? Le Diable peut aussi aveugler les personnes mystiques en les détournant de la Vraie Voie, celle de la Croix, pour les attirer dans le piège des « connaissances ésotériques » et les séduire par un langage éthéré fait de grands principes qui rejettent la souffrance et la Divinité de Jésus-Christ. Ce sont souvent les êtres les plus sensibles et les plus aimés de Dieu qui se laissent prendre à de tels appâts. Restez donc très prudents.

La description que nous pourrions donner de l’Enfer est très proche de celle que vous ont faite les saints et les mystiques qui l’ont entrevu. Il existe bien des étangs bouillonnants, un magma en fusion, une lave immonde et visqueuse, où plongent et replongent des monstres. Démons des civilisations disparues, peurs ancestrales, animaux terribles, monstres cornus, êtres hideux, rougeauds, tout cela n’est pas seulement le fruit de l’imagination des hommes comme vous avez tendance à le croire aujourd’hui. L’Enfer n’est pas un monde informe et l’horreur y est parfaitement visible. C’est pourquoi l’enfer intérieur de l’âme qui s’y trouve n’en est que plus insoutenable. L’âme y est sans cesse torturée par le Démon, ce même Tentateur qui lui a tendu sur terre un piège : elle subit dans le Monde Spirituel les conséquences de ses erreurs. Les sens dont l’homme a fait dans la chair un usage immodéré brûlent son corps spirituel d’atroces souffrances. Les idées malsaines qu’il invitait à venir divertir son imagination s’extériorisent et elles l’assaillent et l’enferment dans un univers clos d’égoïsme à jamais insatisfait. La méchanceté et la corruption qu’il a contribué à pourvoir se retournent contre lui en rebelles au milieu des rires sarcastiques de celui qui les a suscitées pendant sa vie. Car les rires du Démon ne sont pas non plus un mythe !

Ah ! frères, en voilà beaucoup pour une seule soirée ! Mensonges, fadaises, illusions, craintes issues de l’esprit des hommes et de notre messager ? Non point ! Notre messager songe rarement à l’Enfer. Il ne désire que s’élever chaque jour vers une plus grande liberté dans l’Esclavage de Dieu. Mais il n’a pas été préservé du péché et, comme vous tous, il doit lutter. Lorsque ses efforts sont couronnés, il comprend, dans la Paix du Christ, combien ce que nous vous avons exposé ce soir est juste et bien fondé. L’Enfer existe et commence dès la vie terrestre, en vous-mêmes. Tout comme le Ciel peut déjà être en vous si vous voulez bien l’y accueillir. Priez donc pour tous les hommes afin qu’ils comprennent combien ils sont esclaves du Mal, et que le pouvoir du Démon n’ait plus sur eux aucune emprise.

Observez la plupart des jeunes de votre société, dont l’unique plaisir est de « faire comme les autres ». Leur esclavage est en train de les perdre et foules d’âmes se destinent à l’Enfer si elles ne sont sauvées et soutenues par vos prières. Car il s’agit véritablement de récupération, aujourd’hui ! Certains jeunes sont déjà comme des épaves, des véhicules usés, blasés, des carcasses sans âme. Leurs pulsions exacerbées s’extériorisent sans retenue dans une société à nos yeux décadente parce qu’elle a perdu la notion du « péché ».

Chers frères, il ne faut pas voir le Mal partout pour autant. Il faut être aimants et compréhensifs et lutter contre le Mal lui-même au lieu d’en condamner les victimes ! Aidez donc vos frères désorientés qui perdent leur discernement, vos frères dans la peine, dans le besoin, dans le malheur. Allez vers les autres et expliquez-leur qu’en restant esclaves de leurs pulsions, ils restent esclaves de leur imagination et du Diable. Dites aux jeunes que certaines musiques modernes les avilissent, qu’elles troublent leurs organes internes, les ébranlent, donnant lieu à de nombreuses maladies de nature physique ou psychique, qui parfois sont découvertes trop tard pour pouvoir être traitées efficacement… Dites-leur que les rythmes fous ont été inspirés par l’Enfer et qu’ils doivent y prendre garde ! Ce sont des musiques de possession dictées par des démons à leurs auteurs. Ah ! vous souriez, frères, mais regardez donc les jeunes ! Ouvrez les yeux ! Voyez-les se promener partout avec leurs écouteurs sur les oreilles pour s’intoxiquer davantage. Ah ! S’ils pouvaient savoir…

Jésus et Sa Mère pleurent chaque jour devant le malheur du monde et devant l’autodestruction de cette si grande merveille qu’est la race humaine. Heureusement que naît une nouvelle génération, sage, spirituelle, forte en son corps et en son âme ! Qu’elle soit bénie !

+ Vos frères dans l’Esprit Saint