Message du 31 mai 2022





MESSAGE DE LA VISITATION 2022

Bien chers frères,

Nous aimerions vous proposer quelques éléments de réflexion sur L’Évangile de ce jour, celui de la Visitation.

La Très Sainte Vierge Marie, qui est enceinte et porte en elle l’Oint du Seigneur, se rend en toute hâte chez sa cousine Élisabeth, qui, elle aussi, attend un enfant alors qu’elle était stérile et avancée en âge. L’époux d’Élisabeth, le prêtre Zacharie, avait eu la prescience de cet événement par une révélation de l’Ange Gabriel alors qu’il assurait le service du culte dans le sanctuaire du Seigneur (cf. Lc 1, 5-25). Cet enfant devait se nommer Jean, et être le Précurseur annoncé par le prophète Isaïe (cf. Is 40, 3) dans L’Ancien Testament pour préparer le chemin du Seigneur et rendre droits ses sentiers (cf. Mt 3, 3).

L’empressement de Marie à aller visiter sa parente, touchée elle aussi par la grâce, symbolise l’empressement que chacun de vous, amis, devrait avoir pour aller porter à ses frères l’Évangile du Sauveur, Bonne Nouvelle du salut : celle de Jésus, Fils de Dieu, né de Marie, mort sur le bois de la Croix et ressuscité dans le dessein d’entraîner à sa suite dans son Royaume de Gloire tous ceux qui sont fidèles à sa Parole.

Cette Bonne Nouvelle est comme la graine qui vient ensemencer l’endroit où elle tombe. Notre Seigneur Jésus l’a clairement expliqué dans la parabole du Semeur : si la graine tombe dans de la pierraille ou dans des épines – ce qui signifie pour celui qui entend la Parole qu’il l’empêche de s’enraciner dans son cœur ou qu’il laisse le souci du monde et la séduction des richesses l’étouffer -, elle n’y porte pas de fruits. Mais si la graine tombe dans de la bonne terre – ce qui signifie pour celui qui entend la Parole qu’il l’accueille en lui bien volontiers, la comprend, se l’approprie et la garde -, alors, elle s’y développe et porte beaucoup de fruit (cf. Mt 13, 20-23). Ainsi en est-il de Jésus, le Verbe de Dieu, qui, comme le grain de blé, a dû d’abord mourir pour pouvoir ensuite, par son Eucharistie, germer dans le cœur des hommes et y porter du fruit en abondance (cf. Jn 12, 24).

Vous noterez aussi, frères, comment se passe, pour Élisabeth, la rencontre avec Marie, porteuse de la Parole de Dieu, qui, en elle, se fait chair. À la simple salutation de Marie, que l’Ange Gabriel avait appelée la « comblée de grâces » (Lc 1, 28), Élisabeth ressent l’enfant qu’elle porte en elle bondir d’allégresse, et se trouve remplie d’Esprit Saint. Le Verbe de Dieu, qui se fait chair dans les entrailles de Marie, touche en plein cœur le bébé qui croît dans le sein de sa cousine. Alors, Élisabeth, sous l’action de l’Esprit, pousse un grand cri et dit à Marie : « Bénie sois-tu entre les femmes et béni le fruit de tes entrailles ! » (cf. Lc 1, 42) car il lui est donné la certitude que cette femme est bien celle qui a été choisie par Dieu au sein du peuple élu pour être la mère de son Fils, la Bienheureuse qui a cru qu’allait s’accomplir en elle ce qui lui avait été annoncé de la part du Seigneur (cf. Lc 1, 45).

À l’instar du futur Jean-le-Baptiste, qui tressaille d’allégresse dans le sein d’Élisabeth au contact de Jésus, dont Marie est devenue le Tabernacle vivant, laissez-vous, frères, toucher par l’Esprit Saint, qui vous inspirera que ce même Jésus est vrai Dieu et vrai Homme, et qui vous appellera à proclamer cette vérité à tous vos frères humains (cf. Mt 24, 14).

À l’instar de Jean-le-Baptiste qui, au contact de Jésus, exulte de joie dans le sein d’Élisabeth, laissez l’Esprit Saint réveiller en vous la fibre spirituelle que Dieu y a semée et faire vibrer votre cœur lorsque vous accueillez, dans la sainte Eucharistie, le Pain de Vie (cf. Jn 6, 22-71), Corps et Sang de Jésus Sauveur livré pour vos péchés.

La Vierge Marie, porteuse de Dieu et remplie d’Esprit Saint depuis l’Annonciation, va ensuite confirmer à sa cousine le bien fondé de ses propos en disant les paroles joyeuses de son Magnificat. Celles-ci, retentissants échos de L’Ancien Testament (1), montrent combien cette humble jeune fille de Nazareth est familière des Écritures Saintes et toute donnée à Dieu.

Que ce jour de la Visitation soit pour vous, chers frères, l’occasion d’ouvrir votre Bible et de vous pencher de nouveau sur ce texte qui, dans toute sa richesse, fait le lien entre L’Ancien Testament et Le Nouveau Testament, entre la Loi de Moïse et la Nouvelle Alliance offerte à Israël. En effet, si Jean-le-Baptiste vient en premier c’est pour préparer le peuple de Dieu à la venue de Jésus en baptisant dans l’eau pour la conversion des pécheurs. Jésus, quant à lui, baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu (cf. Mt 3, 11) pour entraîner l’humanité renouvelée dans la Vie Éternelle.

Que Notre-Seigneur et sa Très Sainte Mère vous bénissent à l’issue de ce mois marial, qu’ils vous protègent et qu’ils vous gardent.

+ Vos frères dans la Foi

(1) Les paroles du Magnificat peuvent renvoyer, entre autres, à la Genèse (cf. Gn 15, 9. 21, 6. 30, 13), au Cantique d’Anne, mère du prophète Samuel (cf. 1 S 2, 1-10), au Cantique de Moïse (cf. Ex 15, 1-18) et à différents Psaumes (Ps 31 [Vulg. 30], 8 ; Ps 35 [Vulg. 34], 9 ; Ps 72 [Vulg. 71], 17 ; Ps 111 [Vulg. 110], 9 ; etc.).

Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.