Message du 4 août 2021





(Fête du saint Curé d’Ars)

Mes chers enfants,

Soyez de vrais disciples de notre Seigneur Jésus dans votre cœur, et ne restez point centrés sur vous-mêmes comme le sont les gens hypocrites et calculateurs. Pour cela, commencez par faire une bonne confession auprès d’un prêtre de l’Église catholique, une confession que vous aurez préparée avec soin en vous plaçant au pied de la Croix et en vous laissant épurer comme on épure un métal (cf. Ps 66 [Vulg. 65], 10). Laissez votre cœur se détourner de ses attachements égoïstes et malsains, de ses raisonnements compliqués, de ses rigidités, et, dans un possible épanchement de larmes, reconnaissez vos faiblesses devant Celui qui a souffert sa Passion et a été crucifié pour vous, pour la rémission de vos péchés, devant Celui qui est le Bon Dieu venu en personne sur cette Terre.

Croyez, mes petits, que ce Jésus, qui est le Fils Unique de Dieu, peut, par son Esprit de Vérité et de Justice, vous aider à reconnaître vos petitesses, vos faiblesses, vos mesquineries, vos manques, et à transformer de façon durable votre cœur et votre esprit. Soyez aimants et bons, charitables et généreux, patients, et ne vous laissez pas assaillir par le Maître du Mensonge qui, à travers des mots doucereux, tentera toujours de vous masquer l’objectivité de vos fautes ou la malhonnêteté de votre état d’esprit. Car il est le Diviseur et, en tant que tel, il reste redoutable.

C’est pourquoi, dès que vous sentez monter en vous des pensées mauvaises, mesquines, peu charitables à l’égard de votre prochain, ou des pensées d’orgueil, chaque fois que vous vous laissez aller à la vexation, à la colère, à la révolte ou même parfois à ce qui pourrait être perçu comme de l’affliction – mais qui n’est en réalité que de l’agressivité refoulée -, vous devez demander à votre ange gardien, à la douce Vierge Marie, la Mère de Dieu, et à notre bon Jésus de les éloigner de vous afin de vous faire éviter le ruminement et la culpabilité qui risquent de s’ensuivre. Sinon, il en serait de vous avec votre ressentiment comme des vaches avec la nourriture, qui mâchent et remâchent les mêmes aliments remontés de leur panse avant que de les avaler une bonne fois pour toutes. Mais si vous suivez mes conseils, qui vous armeront pour le combat spirituel, vous retournerez à de bons sentiments et retrouverez promptement votre paix intérieure.

C’est à cause de votre ego, de votre misérable petit « moi », mes chers enfants, que risquent de se fissurer et de se briser les relations humaines, et ce jusqu’aux amitiés les plus solides. Car jusque dans la vieillesse, les hommes défendent encore leurs propres intérêts, leurs propres idées et leurs propres points de vue. Dans les familles, des pères exercent, parfois jusqu’à leur mort, une autorité absolument tyrannique sur leurs enfants même lorsqu’ils deviennent adultes, et des femmes fragiles psychologiquement ou physiquement ont du mal à assumer pleinement leur rôle de mères et ensuite de grands-mères. Tout cela peut causer chez les victimes de tels comportements de profondes blessures.

 « Parents, n’exaspérez pas vos enfants de peur qu’ils ne se découragent », dit Paul (Col 3, 21), et j’ajouterai : et de peur que, victimes de ce découragement, ils ne reproduisent, à l’âge adulte, les mêmes schémas délétères ou carrément leur contraire – ce qui n’est guère mieux.

Ainsi, je voudrais inviter tous les parents qui ont pu ou peuvent encore aujourd’hui agir de la sorte, à prendre conscience, sous l’effet de la grâce, qu’ils se sont mal comportés envers leurs enfants. Qu’ils leur demandent sincèrement pardon et leur disent concrètement leur amour, surtout si, avec l’âge, ils ont persisté à traiter leur fils ou leur fille devenus adultes comme des êtres immatures et sans jugement, pensant toujours détenir à eux seuls l’autorité et la vérité tout entière, ou s’il ont persisté à ne faire d’eux aucun cas – ce qui est encore plus dramatique. Car le Bon Dieu, si  bon qu’il soit, leur demandera des comptes au jour du Grand Passage s’ils n’ont point accompli de leur vivant cet acte d’humilité indispensable à l’équilibre et à la paix de tous.

Une fois que les parents en faute ont demandé pardon à leurs enfants et se sont réconciliés avec eux (cf. Mt 5, 24), ces mêmes parents doivent se confesser auprès d’un prêtre pour obtenir, cette fois, le pardon du Bon Dieu, qui le leur offrira bien volontiers si leur contrition est sincère. S’ils meurent sans avoir accompli ces démarches, leur faute leur apparaîtra à la lumière tranchante de la Vérité au moment de leur dernier soupir et ils n’en souffriront que davantage.

N’oubliez pas, mes chers enfants, que le Démon attise les faiblesses des hommes comme on attise un feu, et que ce feu peut ensuite faire des ravages. Ainsi, des enfants « exaspérés » peuvent se brouiller avec leurs parents ou traiter ces derniers sans ménagement aux jours de leur vieillesse. Le commandement d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12 ; Dt 5, 16 ; Ep 6, 1-3) n’est pourtant point réservé aux enfants en bas âge, sachez-le bien ! Il s’applique aussi aux adultes. Et si des ravages sont faits (cf. 1 Tm 5, 1-8), ils doivent être réparés en priorité : ce qui a été négligé ou démoli doit être bâti ou reconstruit, ce qui a été tordu doit être redressé, ce qui a été souillé doit être lavé, ce qui a été blessé doit être guéri.

« Mon fils, viens en aide à ton père dans sa vieillesse, dit Ben Sirach le Sage ; ne lui fais pas de peine pendant sa vie. Même si son esprit faiblit, sois indulgent, ne lui manque pas de respect, toi qui es en pleine force. Car une charité faite à un père ne sera pas oubliée, et, pour tes péchés, elle te vaudra réparation. Au jour de ton épreuve, Dieu se souviendra de toi ; comme glace au soleil, s’évanouiront tes péchés. Tel un blasphémateur, celui qui délaisse son père ; un maudit du Seigneur, celui qui exaspère sa mère. » (Si 3, 12-16)

Ayant compris, durant ma vie terrestre, l’importance du sacrement de la Confession – que vous appelez aujourd’hui le sacrement du Pardon ou de la Réconciliation -, je n’ai jamais hésité à inciter tous les fidèles à confesser leurs péchés auprès de moi, même s’ils n’étaient que véniels, car j’avais la claire vision de la peine qu’ils provoquaient sur le Cœur du Bon Dieu. C’est pourquoi je considère ce sacrement comme l’une des plus grandes merveilles données à l’Église de la Terre. Pourquoi ? Eh bien parce qu’à lui seul, il met tous les sacrements en relation ! En effet, sous l’action du Saint-Esprit, présent au Baptême et à la Confirmation, et par les pouvoirs de l’Ordre dont est investi le prêtre, il lave le chrétien de toutes ses souillures grâce aux mérites de notre Seigneur Jésus, mort sur la Croix pour racheter le Péché des hommes et leur donner accès – ô sublime privilège ! – au repas de Noces de l’Agneau : celui de son Corps et de son Sang offerts en nourriture pour accéder à la Vie qui n’aura pas de fin.

Je remercie, parmi mes enfants, tous ceux qui m’ont adressé aujourd’hui des prières, et je continue d’intercéder pour eux, avec notre bonne Mère, auprès de son divin Fils. Je me joins aussi à tous vos amis du Ciel pour supplier le Bon Dieu de faire éclater la vérité sur le mensonge qui, depuis plusieurs mois, a envahi votre monde et continue d’y poursuivre ses ravages. C’est le Diable qui en est le Maître ! C’est pourquoi j’appelle tous mes enfants à changer sincèrement leur cœur, à jeûner, à se confesser régulièrement, à communier en état de grâce et à prier pour leurs chefs d’État et leurs hommes politiques avec un cœur confiant afin que puisse triompher la vérité. Car seul le Bon Dieu est Créateur et Maître du monde, et, si vous le suppliez avec une foi inébranlable, il enflammera le cœur de ceux qui pourront le sauver et vous délivrera de l’esclavage dans lequel beaucoup se laissent entraîner.

C’est tout ce que je vous souhaite !

+ Jean-Marie Vianney, prêtre

Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.