Message du 7 mai 1985





Mon fils,

Je dois vous expliquer pourquoi une âme en état de péché se doit confesser au plus vite pour se débarrasser de sa faute.

Si dans votre organisme pénètre un microbe parce que vous avez fréquenté les lieux où il se développe, vous avez hâte de vous rendre chez votre médecin afin qu’il vous en débarrasse. Vous savez aussi que ce microbe doit disparaître pour que vous retrouviez un corps sain et vigoureux. Le meilleur remède est celui qui va fortifier suffisamment votre organisme pour qu’il triomphe de l’intrus.

Il en est de même pour l’âme humaine. Le péché la ternit, la noircit, et la faute – même si elle semble oubliée – revient de temps à autre hanter l’esprit et le troubler. Sachez donc tuer le mal à la racine et ne point vous dissimuler dans une culpabilité sans remède. Le Démon tentera de toute sa force de vous éloigner de la Confession en vous persuadant que Dieu connaît vos fautes et qu’il vous suffit de Lui en demander pardon directement. Il tentera encore de retarder votre confession afin que le mal qui a pénétré en vous ait le temps d’y installer une place forte. Restez sur vos gardes et ne remettez pas à plus tard l’acte d’humiliation qui, par le pouvoir de l’Esprit Saint, peut vous délivrer du Malin.

Une âme en état de péché croit souvent qu’au point où elle est tombée, elle peut encore commettre toutes les vilenies puisque, de toute façon, elle s’est déjà souillée. Ces idées-là viennent de Satan qui veut détourner l’âme de Dieu en la familiarisant avec le péché pour développer en elle le goût de la faute. Chassez-les donc de votre esprit. Qui pèche salit son âme, mais qui pèche de nouveau la salit bien davantage, même si un point de saturation dans le mal semble avoir été atteint.

En fait, la moindre faute ternit votre âme, et si vous vous en accusez dans le détail, cela prouve combien honnêtes vous désirez rester face à votre Père du Ciel et également face à vous-mêmes. Cela prouve aussi que vous avez appris à vous connaître et vous devez alors mettre toute votre ardeur à ôter de votre comportement et de vos pensées toutes les imperfections que vous y avez accumulées.

Je ne saurais que trop vous encourager à pratiquer l’examen de conscience chaque soir avant votre prière. Cet acte est la meilleure des psychanalyses ! Ne pensez pas que vous soyez un « refoulé » parce que vous rejetez le péché. Au contraire, appréciez la paix qui s’établit en votre âme au sortir d’une confession sincère et honnête. Le pouvoir du Pardon de Dieu est incommensurable, et il n’y a pas de faute qui ne puisse être remise si l’être s’humilie et implore Sa Clémence.

Soyez donc empressé : empressé de vous accuser de vos fautes, de demander sincèrement pardon, de prendre la résolution de faire tout votre possible pour ne plus pécher, et de vivre pour cela de jour en jour plus près de Dieu.

À ceux qui cherchent, à ceux qui hésitent, à ceux qui ne comprennent pas, je dirais de croire avant tout à la Miséricorde Divine. Si leur conscience est encore assez vive, ils saisiront combien il est important de ne pas décevoir le Père et combien un effort personnel et permanent est nécessaire, non pas dans les choses où ils ne sont point tentés, mais au contraire dans celles qui les préoccupent. Toute forme de vie peut être agréable aux yeux de Notre Seigneur si elle respecte Ses Commandements.

A-t-il jamais été dit de devenir religieux ou religieuse pour aller un jour au Ciel ? A-t-il été ordonné de se couper de tout pour devenir saint ? A-t-il été conseillé de ne point désirer avoir d’enfants et de rester dans le célibat pour plaire à Dieu ?

Mon fils, des hérésies ont couru sur la terre proclamant tout cela, mais si tous les hommes devenaient religieux, si tous se coupaient du monde, si personne n’avait d’enfant, la terre ne serait plus la terre et les hommes ne seraient plus des hommes.

En fuyant l’égoïsme, en vivant dans l’amour, la pureté et la paix, en vivant de l’Esprit Saint, tout être humain peut parvenir, sans pour autant accéder au sacerdoce, à un état de sainteté. La perfection n’est malheureusement pas de la terre, mais c’est par l’homme intérieur, le second homme, que vous atteindrez le Ciel.

Il n’y a pas de tâche méprisable du moment qu’elle vise à glorifier le Seigneur. S’il est demandé aux prêtres de ne point se marier, c’est afin qu’ils se livrent totalement au Seigneur, qu’ils soient délivrés des sollicitations de la chair et des préoccupations et impératifs de la vie familiale. N’en déduisez pas que la vie de famille passe nécessairement par le péché et soit moins louable et moins appréciée par votre Père. Car alors, pourquoi serait-Il appelé votre Père ?

La sainteté peut être atteinte à tous les niveaux et, en particulier, dans les tâches les plus humbles accomplies chaque fois par amour pour le Père et les êtres humains. Ne laissez donc pas le péché par action ni par pensée prendre possession de votre âme car c’est de la Grâce que veut vous nourrir Notre Seigneur, et si votre âme est impure, II ne pourra vous l’accorder.

Chassez le moindre microbe de votre âme afin qu’elle n’en soit pas infestée. Un seul démon attire des dizaines d’autres démons et la demeure est très vite assaillie de nouveau (Cf. Lc 11, 24) ! Défendez-vous donc et menez le bon combat. Ne soyez pas des hypocrites qui cherchent sans cesse des excuses à leurs fautes et à leurs passions !

Je prie Notre Seigneur de vous envoyer Son Esprit de discernement, car Dieu sait si dans votre monde Il vous est nécessaire !

Soyez, mon fils, dans la paix, et transmettez ces modestes conseils.

          Madre Teresa de Jesus