Message du 8 août 1991





Bien chers frères,

Ne laissez pas l’hypocrisie s’infiltrer dans votre foi ! Lorsqu’on vous déclare qu’en dehors de la Confession, la Sainte Messe suffit à elle seule à effacer tous les péchés, réfléchissez avec votre cœur et vous saisirez sans peine ce qu’en dit l’Église.

Comme le prêtre, pendant la Messe, accomplit un rite de purification avant de tenir entre ses mains le Seigneur, les fidèles eux aussi, il est vrai, se voient purifiés des menues imperfections qu’ils ont pu commettre depuis leur dernière confession, à condition, bien entendu, que celle-ci ne soit pas trop éloignée. Pour cela, ils doivent assister à la Messe avec un cœur contrit et aimant, et aller vers le Seigneur avec une grande sincérité. Cependant, si de graves péchés ont été commis, le fait d’assister à la Messe ne saurait suffire à purifier les fidèles, aussi grand que soit leur désir de recevoir le Seigneur. Afin que vous compreniez mieux ces directives, nous aimerions comparer cette situation à celle d’un baigneur qui pénètre dans une piscine municipale. Avant d’accéder au bassin, il doit d’abord passer sous une douche qui le purifie des quelques impuretés qu’il a accumulées depuis sa dernière toilette ; il n’a en général besoin que de ce lavage sommaire, ayant pris soin de ne pas se présenter à la piscine noir comme un charbonnier. Si le gardien de la piscine voit arriver un individu trop sale, il le renverra chez lui se décrasser au savon, et il aura raison ! Il en va de même de votre âme face à l’Eucharistie. Le bon chrétien a généralement assez de discernement pour sentir s’il doit se rendre de nouveau à confesse ou s’il peut être purifié directement par le Seigneur de ses péchés véniels. Qu’un cœur sain vous y aide, chers frères aimés !

Nous aimerions à présent vous donner quelques précisions concernant la curiosité malsaine. Dans ce domaine non plus, l’hypocrisie ne doit pas s’emparer de votre âme ! Combien ce péché est grave et combien il peut conduire à des fautes plus graves encore !

L’homme qui n’a pas perdu conscience de la gravité de certains péchés n’ose pas toujours les accomplir directement mais, sous l’emprise du Démon, il lui arrive cependant de les commettre de manière détournée ou par le biais d’autres personnes. À cet égard, le domaine sexuel reste l’exemple le plus courant : la curiosité de l’homme y est tellement forte qu’il n’est pas rare de voir un chrétien lutter farouchement contre la tentation d’acheter quelque revue ordurière, alors qu’il s’en délectera secrètement chez son coiffeur ou dans une librairie où personne ne le connaît, ou qu’il s’attardera chez lui, d’un air innocent, sur les pages plutôt troublantes de certains catalogues de mode qui sont devenus de véritables spécimens de photographies érotiques !… Évidemment, les personnes qui commettent de tels actes ne pensent plus vraiment à s’en accuser en confession, dans la mesure où elles restent persuadées qu’elles ont tout mis en œuvre pour éviter de tomber directement dans le péché !… Croyez pourtant, chers frères, que le Seigneur n’est pas dupe, et que de telles actions sont tout aussi vilaines ou presque, puisqu’un regard impur a été porté de la même façon.

Frères, c’est la curiosité dans le domaine sexuel, curiosité non seulement de la vue mais aussi de l’ouïe, de l’odorat et du toucher, qui conduit à toutes les déviations, à toutes les perversions et à toutes les formes d’impureté qui sévissent aujourd’hui dans le monde ! Montrez donc une très grande prudence quant à ces questions. Combien de célibataires ou de couples qui se disent chrétiens n’auront, certes, pas l’audace d’assister à un film érotique dans le cinéma de leur ville, mais n’hésiteront pas à le faire sur leur lieu de vacances, ou pis encore, à louer des cassettes pornographiques pour les visionner dans l’intimité de leur chambre ! (1)

Ah ! frères, combien certaines personnes sont encore hypocrites ! Comment peuvent-elles oser, sans être passées par la Confession, recevoir le Corps du Seigneur dans une Communion qui devrait n’être qu’affinité et harmonie ! Quelle salissure ! Et sachez bien, amis, que plus les gens se laissent aller à de telles tentations, et plus ils en deviennent esclaves. Leur curiosité devient insatiable et s’ils ne renoncent à changer leur cœur, ils se verront tomber de plus en plus bas dans les affres de la déchéance et de l’animalité…

C’est en fait dès le plus jeune âge que la curiosité peut s’exercer, d’abord de manière innocente puis, bien vite, malsaine, car le Démon est très fort pour s’attaquer aux enfants dans ce domaine ! Il les pousse, par exemple, à regarder par le trou des serrures – ce qu’ils font sans aucune malice puisque ce trou est à la hauteur de leurs yeux. Mais là, il les place parfois face à quelque spectacle choquant ou indécent qui risque de les troubler pour leur vie entière…

II pousse les adolescents à de mauvaises lectures qu’ils cachent dans quelque endroit secret de leur chambre, à des actes impurs entraînés souvent par la curiosité. La vente banalisée des préservatifs incite même les plus curieux à jouer à des jeux dangereux pour leur corps et pour leur âme. Et combien parviennent même à visionner des films orduriers en l’absence de leurs parents ou à regarder des horreurs à des heures tardives parce que des parents inconscients leur ont offert la télévision dans leur chambre !

Ah ! frères, que de mal ! que d’impureté ! Et cela n’est pas tout ! Il y a aussi les personnes qui lisent du courrier qui ne leur est pas destiné, des personnes qui prétendent être de confiance et qui s’immiscent dans la vie privée des autres pour tirer d’eux quelque avantage. Il y a celles qui profitent de l’absence de certains pour fouiller dans leurs affaires et découvrir quelque secret, et il y a aussi celles qui, dans un esprit de puissance, cherchent du fond de leurs laboratoires à percer les secrets du monde, de la science et de l’esprit. Frères, le Seigneur a donné à l’homme l’intelligence, mais cette intelligence doit coûte que coûte être associée à la sagesse et à l’humilité sinon, la curiosité devient tellement égoïste et malsaine qu’elle risque de conduire l’homme à sa propre destruction.

Que le Seigneur vous garde de la curiosité malsaine, chers frères, et que, Sa Grâce aidant, vous sachiez être assez forts pour résister à ces basses tentations. Que Sa Très Sainte Mère vous protège et vous aide.

+ Vos frères dans la Pureté

(1) C’était le cas dans les années 1990. Depuis, il est certain que le plus grand danger – que ce soit pour les adultes, les enfants, et même les prêtres – provient d’Internet.