Message du 3 février 1986





Bien chers frères,

Nous aimerions aujourd’hui vous entretenir de la désobéissance (1), qui peut être, sur terre, à l’origine de situations conflictuelles inextricables. Rappelez-vous tout d’abord que l’homme doit ses limitations dans la matière au péché de désobéissance. Les mauvais anges ont aussi été bannis du Ciel pour cette raison. Mais la différence entre l’homme et les anges est que, par Jésus-Christ, l’homme s’est vu attribuer la possibilité de se racheter dans la chair, alors que l’ange déchu, créature d’essence spirituelle, n’a aucune possibilité de rachat.

La désobéissance coupe l’homme de Dieu et du Ciel et le place dans une situation d’isolement spirituel : il devient alors comme un oiseau sans ailes, comme un animal sans pattes, réduit à rester sur le sol et à ramper dans la poussière.

Désobéir une seule fois peut avoir une incidence sur la vie entière de l’homme. Attiré irrésistiblement par les plaisirs du monde, l’homme est sans cesse conduit à suivre ses instincts plutôt qu’à accomplir son devoir spirituel, et il contracte alors certaines unions avec le Mal. Voyons, à présent, combien la désobéissance peut entraîner l’homme loin de Dieu.

Souvent, il vous arrive de désobéir à l’un au moins des Commandements, qu’il soit de Dieu ou de l’Église – car, afin de voir ses fidèles progresser vers la perfection, l’Église, sous la tutelle de l’Esprit Saint, a aussi institué des Commandements qui sont le prolongement de la Loi appliquée à la communauté chrétienne.

Désobéissance : nous pensons en particulier aux jeunes qui, si facilement, enfreignent le Commandement de Pureté et qui, ne désirant pas s’en confesser, préfèrent abandonner l’Église et le secours des Sacrements. Il doit être clair pour tous que l’impureté ne peut conduire à Dieu. Vous qui prétendez aider vos ami(e)s en incluant la sexualité à vos relations, avez-vous donc tellement honte de rester purs ? Quelle est cette « normalité » terrestre à laquelle vous désirez à tout prix vous conformer ? Quels sont ces regards pervers empreints de sensualité et de luxure que vous osez lancer sur des créatures de Dieu ? Quelles sont ces pensées irraisonnées, ces fantasmes odieux qui soudain envahissent votre esprit, et que vous ne parvenez pas à contrôler ? Ne seriez-vous pas fiers de pouvoir dompter vos pulsions et vous affranchir de cet esclavage ? Car tel est bien le problème le plus préoccupant de la société moderne : la jeunesse n’est plus formée à l’effort, et, sans défenses solides, elle cède à toutes ses passions et à toutes les avances, même celles du Démon !…

Désobéissance : nous pensons aussi aux personnes divorcées qui, reprenant mari ou femme, ne peuvent être pures aux yeux de Dieu si elles ont des relations charnelles. Si vous êtes dans cette situation, quelles qu’en aient été les raisons, votre nouvel état de vie ne vous permet pas de recevoir le Seigneur dans la Sainte Eucharistie à moins que l’Église n’ait déclaré nulle votre première union (2) et que vous ne soyez mariés. Ne vous arrogez donc pas le droit de vous rendre à la Communion, pensant n’avoir rien à vous reprocher : votre cœur a beau être bon, sincère et charitable, et vos arguments pleins d’amour, vous n’en commettez pas moins l’adultère, et, si vous désirez plaire à Notre Seigneur, vous devez vivre ensemble comme frère et sœur. Mais les tentations sont fortes dans la promiscuité, et il vaut souvent beaucoup mieux, lorsque vous vous êtes séparés, que vous vous résigniez à vivre seuls ou dans une communauté…

Avez-vous soif de vie et de perfection ou préférez-vous goûter toute votre vie à la boisson empoisonnée de l’irrégularité et du péché ? Vous argumentez : « Il me faut un homme pour élever mes enfants » ou encore : « Je dois trouver une mère pour mes petits », mais vous n’osez pas avouer que les plaisirs charnels vous manquent et que vous brûlez de les assouvir dans une nouvelle union. À défaut d’un mariage religieux impossible, le mariage civil vous déculpabilise, et vous recherchez même parfois l’aval d’une bénédiction religieuse, qui n’a aucun sens. En effet, comment le soleil pourrait-il éclairer la face cachée de la terre sans un revirement total de la situation ? Si donc vous ne vous placez pas dans une situation régulière vis-à-vis de Dieu, il est inutile que vous tentiez de vous trouver des circonstances atténuantes : Lui Seul sera Juge de vos véritables motifs… Surtout, ne vous coupez pas de la vie chrétienne et ne profitez pas de votre illégalité pour sombrer plus encore dans le péché.

La possibilité pour les divorcés « remariés », s’ils ne vivent en frère-et-sœur, de se rendre à la Communion n’est pas un simple problème de conscience, comme de nombreux chrétiens se plaisent à le croire aujourd’hui. Si vous êtes dans ce cas, l’Église vous demande le sacrifice de ne pas vous y rendre – ce qui, pour certains, nous le savons, reste très difficile à offrir. De grâce, frères divorcés, ne faites pas de Communions sacrilèges ! Le dialogue avec un prêtre, l’aveu de vos autres péchés en vue d’une direction spirituelle et l’assistance à la Sainte Messe, même dans votre « illégalité », ne vous sont pas interdits. Nous vous les recommandons même très fortement. Pourtant, l’absolution ne pourra vous être donnée validement et vous devrez souffrir en votre cœur et en votre âme de ne pouvoir recevoir le Seigneur. Ne négligez pas vos prières et demandez à Dieu de vous aider. Il n’était pas interdit au lépreux de prier et d’implorer, et Jésus est passé dans sa vie pour le guérir. Il peut passer aussi près de chez vous et s’arrêter un jour… Alors, vous vous verrez tels que vous êtes et la fidélité que vous aurez montrée dans votre situation n’aura pas été vaine.

N’écoutez pas ces ecclésiastiques qui encouragent les divorcés remariés civilement à recevoir le Corps du Christ, se demandant de quel droit une Église qui se veut tout Amour les en priverait, car ceux-là n’ont pas compris la Pureté que Dieu attend de Ses fils. Qu’ils ne clament donc pas sans cesse que les hommes ne peuvent pas être des anges, car si ces derniers le désiraient, ils pourraient, avec la Grâce de Dieu, devenir semblables à eux !

La désobéissance de l’homme moderne est liée à la prétendue « évolution » des mœurs et de la société. Elle commence par un manque de respect pour les choses sacrées, passe par une bonne conscience de toutes choses – aussi malsaines soient-elles – à la lumière d’une psychologie et d’une médecine déculpabilisantes. Elle se poursuit par la pratique de la liberté individuelle en matière de foi, qui pousse soit à se détacher de l’Église et à ne plus assister à la Messe ni fréquenter les Sacrements, soit à gérer sa foi soi-même et à se permettre des Communions sacrilèges tout en conservant bonne conscience…

Parmi ceux qui se détachent de L’Église, d’aucuns prétendent être écœurés par le clergé dans son ensemble et par le manque de spiritualité qui sévit dans l’Église d’aujourd’hui. Soit ils disent ne plus croire à rien, soit ils vouent un culte personnel à Dieu et s’enferment dans une relation directe avec un Ciel qu’ils croient clément alors qu’ils délaissent l’Eucharistie. Si vous voulez rencontrer Dieu, chers frères, ce n’est pas en suivant le chemin que vous-mêmes vous êtes tracé, mais celui que Jésus a tracé pour vous.

Si les gardiens d’un trésor sont vêtus de haillons, cela remet-il en cause la valeur ou l’existence de ce trésor ? Même si vos Messes sont mal célébrées, vous vous devez d’y assister, car Jésus y est présent ! Ne vous fiez pas toujours à vos impressions personnelles, car votre jugement est faillible. Vous ergotez souvent sur la liturgie, préférant parfois abandonner votre église, et pourtant, l’essentiel vous échappe : le Pain et le Vin Consacrés y sont et y seront toujours le Corps et le Sang du Seigneur !

À ceux qui le peuvent, le Seigneur a dit de se nourrir de Son Corps et de Son Sang. En fait, qu’en est-il ? Nombre de chrétiens n’en font qu’à leur tête. Ils veulent réformer, décider, modifier en fonction de leurs goûts personnels, et, s’ils n’obtiennent satisfaction, ils n’hésitent pas à clamer : « Dans ma paroisse, la Messe n’est pas bien, alors, je préfère ne pas y aller, prier, et faire du bien autour de moi ! ». Croyez-vous qu’ils aient compris le sens profond de l’Eucharistie ? S’ils l’avaient compris, ils parcourraient des kilomètres pour recevoir ce Sacrement !…

Faire partie de l’Église n’est pas n’en faire qu’à sa tête, chers frères. Ce n’est pas pratiquer un culte à soi d’où ont été bannies la Confession, par goût personnel, et la Communion, par insouciance ! L’obéissance doit rester, au sein de l’Église, une grande vertu : obéissance aux Commandements et obéissance à Pierre, le Rocher, le Chef, le Phare. Une première désobéissance grave est souvent la porte ouverte à de nombreuses autres permissions que l’on s’accorde progressivement à mesure que la conscience s’assouplit. Malheur à vous, chrétiens qui vous coupez de l’Église parce qu’elle est la seule à préserver encore les vraies valeurs ! Malheur à vous qui désertez les Sacrements parce qu’ils ne présentent plus pour vous aucun intérêt ! Qu’allez-vous donc chercher à la Messe ? Un sermon à votre goût ou le Corps de votre Seigneur ?

L’orgueil est le plus grand péché de l’homme. Votre siècle est celui de la désobéissance. Le Démon y est présent partout dans la contestation et le manque de respect. Il est le Maître du Mensonge et de l’Aveuglement : il sait si bien donner bonne conscience et apporter une fausse paix en infusant le faux esprit aux nations ! Il peut tromper jusqu’à l’être le plus charitable et lui donner l’orgueil du refus de Dieu et du refus de l’Eucharistie. Car il ne réside pas seulement dans la pourriture, la luxure et les abus de toutes sortes, chers frères, il peut vivre aussi à l’intérieur des êtres qui semblent les meilleurs ! Et la faille est facile à déceler : qui n’a point l’humilité de croire en Jésus, Christ Sauveur, de se reconnaître pécheur devant un prêtre, d’en demander pardon à Dieu à travers ce même prêtre, et de fréquenter les Sacrements ne peut posséder totalement la Lumière de Dieu.

« Et les sages des autres religions ? direz-vous. Ceux qui font des prodiges et qui sont des modèles d’amour… » Frères aimés, pourquoi le Christ Jésus – en qui chacun reconnaît au moins un grand prophète s’il ne veut reconnaître en Lui le Fils de Dieu – n’a-t-Il pas utilisé Ses pouvoirs spirituels pour échapper à la violence des hommes et se sauver de ses bourreaux ? Parce que Son Amour pour les hommes était total ! Aucun autre prophète n’a choisi de mourir et de ressusciter pour que vive l’humanité. Les prétendus « sages » possèdent, certes, de grandes qualités physiques et psychiques, et une remarquable maîtrise d’eux-mêmes, mais ils n’acceptent pas la souffrance. Ils initient les hommes à des techniques éliminant la douleur, les privant, par ce biais, du moyen expiatoire qui, associé au Calvaire du Christ, pourrait sauver le monde.

La terre n’est pas une halte de bien-être et de plaisirs. Elle est, au contraire, un lieu de cheminement, un lieu de combat, celui de l’Église Militante. Frères, si vous voulez être grands, rabaissez-vous ! Si vous voulez aider vos frères, offrez pour eux vos souffrances ! Si vous voulez rencontrer votre Père, suivez le Chemin que Son Fils vous a tracé, dans l’obéissance et la vertu. Ne soyez pas avides de pouvoirs, ne vous laissez séduire ni par le bien-être physique ni par les fausses sagesses. Luttez pour être saints, et si, un jour, vous pensiez ne plus rien avoir à vous reprocher, soyez plus vigilants encore, car l’orgueil serait en vous. Soyez sûrs de votre foi et ne désobéissez pas ! Humiliez-vous. Aimez-vous les uns les autres. Nourrissez-vous de l’Agneau de Dieu et priez. Ainsi, vous participerez au Repas préparé pour vous dans l’Éternité. Amen.

+ Vos frères dans la Vérité

(1) Pour l’esprit d’obéissance, voir Message du 14 juin 1986 de Vos frères dans la Vérité.

(2) Pour les personnes dont les conditions requises pour un mariage religieux n’ont pas été conformes à ce que demande l’Église (immaturité, mensonges, vices cachés, etc.), une procédure de déclaration de nullité peut être sollicitée.