Message du 9 novembre 1986 (I)





Chers amis,

Vous vous querellez au sujet des Mérites de Jésus-Christ et de leur rôle au niveau de l’humanité. Voici ce qu’il convient de comprendre.

Par Sa vie de Perfection, Son Offrande au Calvaire et Ses Saintes Plaies, Jésus-Christ, notre Maître, a permis à tous les hommes prêts à Le suivre dans Son Enseignement d’accéder un jour à Son Ciel de Gloire. Aucune discrimination n’a été faite quant aux « catégories » d’humains susceptibles d’y prétendre : la seule chose qui importe est de vivre de l’Amour du Christ et de désirer ardemment le Ciel. Répondons immédiatement à l’objection « Et qu’adviendra-t-il de ceux qui ne connaissent pas le Christ ? » que Dieu seul sera juge de leur amour pour leurs frères – qui n’est heureusement pas le privilège des seuls chrétiens ! -, et de la sincérité qu’ils montrent dans leur foi. Frères, soyez certains que si vous condamnez les peuplades païennes à l’Enfer parce qu’elles ne connaissent pas le Christ, vous êtes dans l’erreur la plus grave et serez jugés au Dernier Jour avec cette rigueur dont vous usez envers les autres ! L’Amour du Christ est tellement loin de vos mesquineries ! Celui qui ne sait pas, celui qui n’a pas été enseigné ne peut être condamné s’il est humble et bon, et c’est aussi pour lui que Jésus est mort. « Qu’est-il advenu de toutes les âmes qui ont vécu sur terre avant la venue du Christ ? », pourrions-nous vous rétorquer. Croyez-vous qu’elles aient toutes été condamnées par Dieu ? Et les âmes de vos frères des autres religions qui pratiquent leur foi dans la sincérité et vont jusqu’à s’imposer de rigoureuses disciplines, croyez-vous qu’elles soient aussi condamnées ? La Miséricorde de Dieu ne juge pas sur les apparences humaines comme vous êtes si souvent portés à le faire. Votre foi est souvent si peu charitable, frères aimés, elle est parfois si rude, si dure, si sévère, si sectaire !

Regardez Jésus sur la Croix : a-t-Il condamné ce larron qui a su se montrer humble et bon face à la Pureté Incarnée ? ce larron dont le cœur était tourné non pas vers ses propres souffrances mais vers celles de Jésus ? Voilà, chers frères, une bien belle description de l’amour chrétien ! Dans un tel moment de souffrance et d’horreur où le cœur peut se révolter contre ses juges, ses bourreaux, et contre Dieu Lui-même – comme vous le faites si facilement dans de bien moindres circonstances -, le larron s’est tourné vers Jésus, qui, soudain a représenté pour lui tous les espoirs. Espoir du pardon pour une vie où la misère a souvent été le moteur du délit, espoir d’un jugement équitable fondé sur l’amour qui sait reconnaître les motivations sincères des hommes et ne point les juger par des lois implacables ; espoir, enfin, en une Vie Éternelle faite de Justice et de Paix, où l’Amour illumine les cœurs. Voilà, chers amis, dans quel état d’esprit était celui qui fut appelé le Bon Larron. Considérant la misère de cet homme et la pureté de son cœur, Jésus ne lui a pas dit qu’il serait condamné, bien au contraire ! Il ne Lui a fallu que quelques instants pour lire dans cette âme la contrition sincère. Comment ne lui aurait-Il pas apporté tout Son Amour et tout Son réconfort, Lui, le Maître de la Vie, qui allait devenir le Vainqueur de la Mort ? Aussi a-t-il invité le Bon Larron en Sa Demeure pour le faire vivre éternellement de cet Amour que le malheureux n’a jamais rencontré qu’en Sa Présence.

« Aujourd’hui même, tu seras avec Moi dans Mon Paradis. » (Lc 23, 43), lui dit Jésus. Ne polémiquez pas non plus, chers frères, sur cette parole et écoutez ceci. Lorsque vous recevez une invitation à un repas important, vous y précipitez-vous sans aucun préparatif ? Avant de vous présenter à vos hôtes, vous prenez soin de vous baigner et de revêtir un habit convenable. Frères, les paroles de Jésus au Bon Larron ne sont-elles pas une invitation au Repas ? Quel bon maître inviterait un pauvre à sa table sans l’avoir fait se baigner et lui avoir fait revêtir un vêtement décent ? Par les Mérites de Jésus-Christ, le larron est sauvé de l’Enfer où il aurait dû être précipité, et le Rédempteur, qui connaît son cœur, l’invite à pénétrer avec Lui dans le Royaume pour se rendre au Banquet de la Vie Éternelle.

Jésus n’a pas à se baigner puisqu’Il est la Pureté même, mais Il laisse Son nouvel apôtre vaquer à ses devoirs d’invité avant de se rendre à la Table du Banquet. Ne croyez pas que d’une minute à l’autre le Bon Larron se soit retrouvé face à face avec le Père ! Les Mérites de Jésus-Christ permettent à toute âme sincère et aimante de prendre conscience de ses erreurs et d’en être pardonnée, mais ils ne guérissent pas immédiatement l’âme du remords qu’elle éprouve de les avoir commises. C’est, en effet, dans les Demeures de Purgation que l’âme sincère aperçoit les conséquences des péchés qu’elle a commis sur terre et qu’elle en éprouve du repentir. Alors, elle souffre une souffrance amoureuse semblable à la souffrance d’une mère qui aurait blessé involontairement son enfant, la chair de sa chair. Ce n’est qu’ensuite, la Grâce de Dieu aidant, que l’âme humiliée reconnaît que l’Éternité ne suffirait point à purger le mal qu’elle a pu commettre. Alors, tournée vers Son Créateur et vers Son Divin Fils Jésus-Christ, l’âme demande pardon une ultime fois au Seigneur, qui la délivre de ses tourments et l’accueille dans Son Paradis, celui de l’Emmanuel, pour l’Éternité. Comprenez cela, chers frères, et, en toute simplicité, reconnaissez que vous n’êtes pas aussi bien placés que nous le sommes pour pouvoir juger de la Vie dans l’Autre Monde…

Les Mérites de Jésus-Christ ne sont donc pas réservés à une « élite » de chrétiens, mais ils s’étendent aussi à tout homme de bonne volonté qui, ne connaissant pas Jésus, pratique néanmoins Son Enseignement avec amour. Vous serez sans doute choqués lorsque nous vous dirons que les habitants de l’Enfer sont constitués d’une majorité de chrétiens. En effet, celui qui connaît les Commandements et qui refuse de les mettre en pratique, celui qui est orgueilleux et ne veut pas reconnaître la Suprématie de son Maître, usant de son intelligence humaine pour interpréter Son Enseignement à sa façon et influencer ensuite ses frères, celui qui ne veut pas accepter Sa Divine Miséricorde, celui-là se condamne lui-même à de bien forts tourments !

Ne croyez pas que Notre Seigneur se montre Miséricordieux envers ceux qui durant leur vie ont péché contre l’Esprit en se moquant de Lui et en tournant en dérision la vie même du Christ ! Ne croyez pas qu’Il se montre Miséricordieux envers ceux qui moquent la Virginité de Sa Bienheureuse Maman et L’insultent par des écrits et des films outrageants ! Ne croyez pas enfin qu’Il se montre Miséricordieux envers ceux de Ses prêtres qui, dans les ténèbres de la foi perdue, s’adonnent aux vices, continuant néanmoins à tenir entre leurs mains indignes le Corps et le Sang du Christ, et qui, à travers un enseignement faussé par l’esprit du monde, détournent leurs ouailles de la vraie foi.

Cependant, pour certaines âmes qui mériteraient l’Enfer, le Seigneur se montre Miséricordieux : Il sait par exemple les sacrifices que peuvent accomplir, pour le salut de leur enfant décédé dans le péché, certains parents chrétiens. À ceux-là, nous disons : courage et confiance ! Le Seigneur est Toute Miséricorde et Il est attentif à chacune de vos prières, à chacun de vos renoncements, Il regarde favorablement votre recherche spirituelle et les efforts auxquels vous vous appliquez pour faire de votre vie une vraie vie chrétienne. Offrez tout cela pour l’enfant que vous avez perdu et vous le retrouverez ! (1)

À cet égard, n’oubliez pas de faire célébrer des Messes pour vos chers défunts, car elles leur donnent une chance supplémentaire de progresser vers les Demeures Célestes par les Mérites de Notre Seigneur. Associez vos sacrifices, vos renoncements, vos privations, vos souffrances au Sacrifice de Jésus, et offrez tout cela pour les hommes qui sont encore dans les ténèbres spirituelles. Nous vous en supplions, aidez-nous par ce moyen à sauver les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin : chaque acte accompli charitablement pour le Seigneur et avec le Seigneur est générateur de la Vie Éternelle. Faites de votre vie une offrande et une prière continuelles. Que nos paroles sèment dans les cœurs une graine de foi sincère et un désir de mieux connaître Dieu.

+ Vos frères dans la Foi

(1) V. Message du 1er septembre 1985 de Vos frères dans la Sagesse, Un Souffle qui passe… Tome 1.