Message du 1er novembre 2025





MESSAGE DE TOUSSAINT 2025

Bien chers frères,

Le message le plus important du christianisme, celui pour lequel notre Seigneur Jésus a donné sa vie en expirant sur la Croix, lui, premier ressuscité d’entre les morts (cf. 1 Co 15, 20), c’est le message de la résurrection ! Il s’agit là d’un article de foi fondamental que vous confessez chaque dimanche en récitant le Credo. Le Christ est, en effet, ressuscité pour que tous ceux qui centrent sur lui leur vie en mettant en œuvre les préceptes évangéliques soient pareillement ressuscités (cf. 2 Co 5, 15). Car Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus d’entre les morts les ressuscitera eux aussi et les placera près de lui (cf. 2 Co 4, 14) dans le Royaume.    

Cependant, chers frères, vous êtes tellement englués dans les tracas et les plaisirs de la vie terrestre que votre vie spirituelle a bien peu de saveur – soit parce que vous ne la nourrissez pas régulièrement par la prière, l’oraison, les lectures spirituelles, l’Eucharistie et la Confession, soit parce que vous êtes tournés vers pléthore d’œuvres prétendument charitables qui, flattant votre égo, ne vous compteront guère parce qu’elles ne trouvent point leur origine en Dieu et ne lui sont pas offertes.  

Le but unique de toute vie humaine étant de ressusciter pour la Vie Éternelle, cela implique, chers frères, de votre part, une préparation rigoureuse qui pourrait être comparable à celle des concours de recrutement permettant d’entrer dans la fonction publique et dans les Grandes Écoles, où seul un petit nombre de candidats est admis. N’oubliez pas, en effet, cette parole de Notre-Seigneur : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » (Mt 22, 14).

C’est pourquoi il est primordial de vous y préparer le plus tôt possible en vous libérant de vos péchés pour servir Dieu par la pratique des vertus et devenir des saints. C’est cela qui vous conduira à la béatitude de la Vie Éternelle (cf. Rm 6, 22). Et il est également primordial d’y préparer vos enfants dès leur plus jeune âge. Parents chrétiens, faites baptiser vos nouveau-nés pour qu’ils deviennent, par la grâce de ce sacrement, des fils et des filles de Dieu. Placez-les sous la protection efficiente de la bienheureuse Vierge Marie, et donnez-leur pour prénom celui d’un saint ou d’une sainte appelés à veiller sur eux depuis le Ciel avec leur ange gardien. Ensuite, élevez-les dans la foi catholique avec amour, tact et persévérance en leur apprenant à prier quotidiennement et à fréquenter les sacrements, car une telle éducation, quoi qu’il advienne d’eux par la suite, ne sera jamais perdue.

Aujourd’hui, nombre de baptêmes sont demandés pour leurs enfants par des parents qui ne pratiquent pas, ne fréquentent pas les sacrements, ne prient pas, et ne les élèveront pas ensuite dans la foi catholique. C’est une véritable catastrophe car l’engagement de tels parents – tout comme, d’ailleurs, celui des parrains et marraines qui ne pratiquent pas – ne seront généralement pas tenus pour le plus grand malheur de ces enfants. Vous savez bien, chers frères, ce qu’il advient lorsque des parents ne donnent pas à leur progéniture l’exemple d’une pratique régulière : c’est comme s’ils ne les nourrissaient pas et les laissaient chercher pitance dans la rue. Dans le meilleur des cas, ces petits seront catéchisés jusqu’à leur première communion ou leur confirmation, mais, une fois cet objectif atteint, ils s’éloigneront de l’Église – à l’exception, parfois, d’un simulacre de mariage devant monsieur le Curé, souvent voué à l’échec et remplacé par une ou plusieurs unions adultérines qui déstabilisent les enfants en leur infligeant les tiraillements propres aux familles recomposées. Vous penserez sans doute que nous sommes pessimistes ? Non, chers frères ! nous sommes simplement réalistes. Nous sommes simplement tristes, comme le sont Notre-Seigneur et sa sainte Mère, en faisant ce pitoyable constat.

Alors, direz-vous, comment l’Église de la Terre, Corps Mystique du Christ Jésus, a-t-elle pu en arriver là ?

Elle en est arrivée là parce que, contrairement à notre Seigneur Jésus-Christ, qui a vigoureusement rejeté, au désert, les trois tentations de l’Ange déchu et plus particulièrement la troisième lorsque celui-ci l’a emmené sur une très haute montagne pour lui montrer tous les royaumes du monde et leur gloire et le sommer de se prosterner devant lui (cf. Mt 4, 8-10), nombre de chrétiens – et même d’ecclésiastiques – se sont laissé attirer par les lumières du monde, les appâts de la modernité et le fumet de la corruption, et se sont détournés de Dieu et d’une vie spirituelle exigeante pour adorer des idoles : pouvoir, argent, usage immodéré d’Internet, drogue, adultère, perversion sexuelle, confusion des valeurs, intellectualisme, pratique de l’occultisme, de la nécromancie, du satanisme, etc. (cf. Sg 14, 27).

Si un homme ne désire point la sainteté et la compagnie de Dieu, chers frères, son âme, à sa mort, est inévitablement attirée vers les Demeures Infernales, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force (cf. 2 Th 1, 9), là où règnent le Diable et ses sbires, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas (cf. Mc 9, 48). Car ce sont les seules demeures de l’Autre Monde qui correspondent à ses viles aspirations : celles des cœurs endurcis et impénitents (cf. Rm 2, 5), des ennemis de la Croix du Christ qui ont pour Dieu leur ventre, mettent leur gloire dans ce qui devrait être leur honte, et n’ont à cœur que les choses de la terre (cf. Ph 3, 18-19) ; celles des lâches, des infidèles, des abominables, des meurtriers, des impudiques, des magiciens, des idolâtres et des menteurs (cf. Ap 21, 8) ; celles des hommes qui refusent de se tourner vers le Christ Jésus ressuscité et d’obéir à ses Commandements, qui rejettent son Église et les sacrements, moquent la virginité de sa Mère, relèguent anges, démons et principaux récits bibliques dans l’univers de la mythologie, et ne croient pas à la Vie Éternelle, où, dans la communion des saints, vos amis du Ciel qui aujourd’hui vous parlent veillent sur vous comme autant de frères aimants qui vous ont précédé et vous attendent dans les Demeures Célestes.

Toutefois – et c’est là l’un des points les plus importants de ce message –, des pécheurs notoires (1), dont vous pourriez penser, selon tous les critères mentionnés ci-devant, qu’ils ont atterri en Enfer, peuvent, en vérité, avoir bénéficié d’une grâce toute spéciale de Dieu à l’heure de leur mort qui leur permette d’être sauvés et d’entrer dans un processus de purgation avant que d’entrer dans la Cité Céleste, où rien de souillé ne peut pénétrer (cf. Mt 22, 1-13 ; Ap 21, 27). Comment cela est-il possible ? Eh bien, grâce aux messes, aux prières, aux sacrifices et aux aumônes offerts – de leur vivant ou après leur mort – pour le salut de leur âme par leurs aimés de la Terre (cf. 2 M 12, 44-46) ; grâce aux efforts de sainteté de ces derniers, unis aux afflictions de Jésus au Calvaire dans le but qu’ils soient sauvés ; aussi, grâce à la prière incessante que l’Église de la Terre fait monter vers Dieu lors de chacune des messes qui sont célébrées dans le monde entier, tant pour les vivants afin qu’ils se convertissent, que pour les défunts afin que leur purgation soit abrégée (2).

C’est pourquoi, chers frères, si vous éprouvez de l’amour pour une personne qui vous est chère et qui a été rappelée auprès du Père alors qu’elle s’était volontairement détournée de l’Église mais a continué cependant de mener une vie relativement droite, une personne qui a même pu refuser, à votre grand désespoir, des obsèques religieuses, vous devez garder confiance en notre Seigneur Jésus-Christ, qui est toute Miséricorde, et ne veut pas qu’un seul de ses petits soit perdu (cf. Mt 18, 14).

Sachez qu’au moment même où elle est morte, alors qu’elle revoyait, l’espace d’un instant, se dérouler devant ses yeux toute sa vie terrestre, ce même Seigneur, le juste Juge, lui aura peut-être permis – si telle est sa volonté et par une grâce toute spéciale – de répondre sincèrement « oui » à l’amour de son Dieu et d’accepter sa main secourable de Sauveur (cf. Ps 73 [Vulg 72], 23-24). En outre, Notre-Seigneur – pour qui passé, présent et avenir n’ont aucun secret – aura également eu connaissance de votre peine et de votre empressement à prier pour elle alors qu’elle était encore en ce bas monde, et à faire célébrer des messes à son intention afin que soient appliqués vos mérites en faveur du défunt (3). N’oubliez pas, amis, qu’il n’y a plus, au-delà de la tombe, les mêmes contingences spatio-temporelles que sur la Terre (4).

Pensez-vous que Notre-Seigneur, qui connaissait la personne qui vous a quittés mieux que quiconque et savait les raisons de son opposition à l’Église, ait pu se montrer, en quelque façon, injuste au moment de sa mort ? Si vous-mêmes appreniez qu’en ses jeunes années, elle avait été victime, par exemple, d’événements malencontreux impliquant un homme d’Église ou une religieuse qui auraient abusé de leur autorité ou trahi sa confiance, n’auriez-vous point, envers elle, plus encore de compassion ? Si donc vous, qui êtes humains, éprouvez pour vos défunts de la compassion, combien plus notre Seigneur Jésus, qui est Dieu, en éprouve-t-il lui aussi ! Cependant, comme Notre-Seigneur vous l’a enseigné dans la prière du Notre Père (cf. Mt 6, 9-13), le pardon des offenses doit toujours être donné pour recevoir la miséricorde de Dieu, et vous ne devez – pas plus que les victimes – nourrir de rancune envers ceux qui sont tenus pour responsables de ces préjudices, mais prier pour leur conversion.       

Par ce message, chers frères, nous voulons aussi vous encourager à sortir de votre vie spirituelle insipide et à répondre à l’amour du Seigneur par une lecture éclairée des Écritures Saintes, par la prière quotidienne, l’assiduité à la messe dominicale, la Confession régulière, l’adoration, le culte marial, etc. Alors, forts des grâces spirituelles que vous recevrez de Dieu, vous pourrez aller vers vos frères dans un authentique esprit de charité et vaquer à des œuvres correspondant à vos talents (cf. 1 Co 12, 4-11), offertes au Seigneur pour la bonne cause.

Ayez l’espérance de l’immortalité (cf. Sg 3, 4), et prenez conscience qu’il est de votre devoir de vous préparer, par une vie sainte, à la Vie Éternelle (cf. Mt 25, 1-13). En effet, plus votre cœur et votre âme seront tournés vers Dieu et son Fils Jésus-Christ, à travers qui il s’est révélé aux hommes, plus vous brûlerez d’amour pour lui et de charité pour vos frères ; plus vous vivrez des dons de son Esprit et plus vous ressentirez l’ardent désir de rejoindre le Ciel à la fin de votre séjour terrestre pour participer au Banquet des Noces de l’Agneau (cf. Ap 19, 9). Si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur (Ps 62 [Vulg. 61], 11). C’est pourquoi nous vous invitons, en ce jour de fête de tous les saints du Ciel – qui est, bien sûr, la nôtre ! – à ne point vous laisser séduire par le monde matériel et tous les biens qu’il vous offre, car vous ne pourrez point les emporter avec vous (cf. Ps 49 [Vulg. 48], 17-18).

En tant que catholiques, amis, et à l’instar du Christ Jésus, ne vous laissez point séduire par l’Ange déchu, qui, depuis la montagne de la tentation, montrait à ce dernier tous les attraits du monde matériel ; mais plutôt, à l’instar de Jean – l’auteur du Livre de l’Apocalypse qui porte son nom –, laissez-vous conduire par votre bon Ange sur la montagne de la contemplation, d’où vous pourrez entrevoir, avec vos yeux spirituels, le Ciel auquel vous êtes tous appelés, la Cité sainte, la Jérusalem céleste, qui vous attend, resplendissante de la gloire de Dieu (cf. Ap 21, 10 ; 22, 3), où tous les saints adorent et servent infatigablement l’Éternel en présence de Marie, sa sainte Mère, et de toute la cour céleste, dans une paix et une joie ineffables. 

Que Notre-Seigneur et sa sainte Mère vous bénissent, chers frères, et vous gardent en ce jour où, dans la communion de tous les saints, ceux parmi vos chers défunts qui ont eu la grâce d’être sauvés vous adressent un sourire et vous redisent, au-delà de la mort, leur amour. Ils nous chargent de vous remercier pour vos prières, les messes que vous faites célébrer à leur intention, et les magnifiques fleurs d’automne dont vous vous êtes donné la peine d’orner leurs tombes. Ils vous assurent à leur tour de leurs prières et de leur fidèle soutien.      

+ Vos frères dans la Vérité

(1) V. Message du 23 septembre 1990 de Vos frères dans la Vérité.

(2) V. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1033 : pour les âmes qui sont en Enfer, aucune prière ni aucun sacrifice ne peut changer leur état (cf. Lc 16, 19-31).

(3) V. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2008 et n. 2016.

(4) Cf. Message du 16 juin 1991 de Vos frères dans la Foi, et Messages de Toussaint 2019 (I) et (II) de vos frères dans la Vérité.

Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.