Message du 14 juin 2020





Bien chers frères,

Le Fils de Dieu fait Homme est venu sur cette Terre pour vous faire connaître le Père, vous révéler l’immensité de son amour, vous délivrer du Péché et de la mort, et vous ouvrir, par sa Résurrection, le chemin du Ciel. Cependant, quelle réception avez-vous accordée à cette Bonne Nouvelle, et quel impact a-t-elle eu sur votre vie ?

Bien que destinées à l’humanité tout entière, toutes les vérités que Jésus-Christ, notre Seigneur, vous a révélées et qu’il vous a enseignées par son Église, n’ont pas été, au fil des siècles, reçues par tous de la même façon. En effet, pour ceux qui brandissent la bannière de l’athéisme, du rationalisme, du scientisme, de l’agnosticisme, mais aussi pour certains prétendus chrétiens, l’idée même d’un Dieu omniscient et tout-puissant qui permette le mal et la souffrance et – comble du ridicule, selon eux – aille jusqu’à envoyer son Fils unique sur Terre pour qu’il soit pendu au gibet d’une croix et connaisse le martyre et la mort, reste inconcevable (cf. 1 Co 1, 23) !

En vérité, votre Père du Ciel, le Créateur de l’univers, est un Dieu d’amour et de miséricorde qui, dans sa grandeur et en toute connaissance de cause, n’a pas voulu, en créant l’homme, que celui-ci lui fût soumis comme un esclave et qu’il fût privé de toute liberté. Cela laissait donc à sa créature la liberté de faire le bien, mais aussi celle de transgresser et de faire le mal. Pourtant, dans son omniscience, le Père-Créateur savait, avant même de créer l’homme, que, quel que soit le tribut de cette liberté, cela en vaudrait la peine !

C’est pourquoi, dès le commencement, l’homme a été libre de ses choix : libre de rester dans l’intimité de son Créateur ou libre de poser l’acte de désobéissance qui allait le couper de l’intimité dont il jouissait jusque-là. Et c’est exactement ce qui est arrivé ! La Bible vous raconte comment, charmée par la voix enjôleuse du Serpent, Ève, la mère de tous les vivants (cf. Gn 3, 20), a cru la première aux mensonges du Tentateur et a entraîné Adam, son compagnon, dans sa transgression (cf. Gn 3, 6).

Ainsi, c’est par un seul homme que le péché et la mort sont entrés dans le monde, où ils continuent encore aujourd’hui de semer leur lot de blessures et de souffrance (cf. Rm 5, 12). Et cette perte de l’innocence originelle a bouleversé non seulement l’équilibre de l’homme mais aussi celui de l’univers tout entier (cf. Rm 8, 19-21). Cela reste pour vous un bien grand mystère, mais une fois au Ciel, lorsque vous verrez clairement la puissance – et donc la portée – qu’a pu avoir chacune de vos pensées et pas seulement de vos actions lorsque vous étiez sur la Terre, vous en serez stupéfaits !

Après la Chute, Dieu a condamné l’homme à peiner pour gagner sa subsistance tous les jours de sa vie, et à retourner au sol dont il fut tiré (cf. Gn 3, 17.19). Mais un jour, la voix du psalmiste a commencé à faire monter infatigablement vers lui sa supplique :

« Pour les morts fais-tu des merveilles,
les ombres se lèvent-elles pour te louer ?
Parle-t-on de ton amour dans la tombe,
de ta vérité au lieu de perdition ?
Connaît-on dans la ténèbre tes merveilles
Et ta justice au pays de l’oubli ? » (Ps 88 [Vulg. 87], 11-13)

Alors, Dieu, dans son immense bonté, a répondu à l’homme à travers ses prophètes et à travers son Fils bien-aimé (cf. Mc 12, 6). Car il avait prévu de toute éternité d’envoyer sur Terre un Sauveur, le dernier Adam (cf. 1 Co 15, 45), qui pût racheter la Faute Originelle et ouvrir à tous les pécheurs repentants les portes de l’Éternité dans son Royaume.

Vous avez du mal à comprendre, amis, comment le Père du Ciel, qui sait tout, a pu envoyer son propre Fils à la mort : c’est que, les retombées de l’offense infinie causée à Dieu par sa créature ayant une portée cosmique, seul le sacrifice infini du Verbe de Dieu uni à l’humaine nature avait pouvoir et mission de racheter une fois pour toutes tous les péchés, depuis le premier Adam jusqu’à la fin des temps. Et pour cela, il a fallu qu’il souffrît sa Passion et le sacrifice de la Croix volontairement (cf. Mt 26, 42) et jusqu’au bout, sans bénéficier du moindre privilège que lui offrait sa double nature – divine et humaine.

Il était Dieu, chers frères, Deuxième personne de la Trinité Sainte, et il s’est offert humblement pour toute l’humanité – pour nous, pour vous – au Père du Ciel en victime expiatoire pour tous les péchés. Comprenez-vous ce que cela signifie ? Vous qui rechignez à la moindre souffrance, avez-vous idée, à la lumière de ce paradigme, de la puissance que chacune de vos souffrances peut avoir si vous la déposez au pied de la Croix de Jésus pour qu’il l’unisse à la sienne ?

Comme vous l’a expliqué Paul, si la désobéissance d’un seul, Adam, a pu entraîner à une condamnation et à une mort certaine tout une multitude, combien plus la sainte obéissance du Fils de Dieu fait Homme a-t-elle pu procurer à tous, et intemporellement, une justification qui donne la Vie Éternelle (cf. Rm 5, 18-19) !

« La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle ;
c’est là l’œuvre de Yahvé,
ce fut merveille à nos yeux. » (Ps 118 [Vulg. 117], 22-23)

Et voilà le plus grand des cadeaux – après ceux de la Création, de l’Incarnation et de la Passion – qu’a fait le Bon Dieu à tous les hommes de la Terre : la Résurrection de Jésus, son Fils ! Il a voulu que la métamorphose qui avait rendu l’homme et la Création tout entière corruptibles fût engloutie dans la victoire de cette Résurrection (cf. 1 Co 15, 54) et que tout s’en trouve définitivement restauré. Ce processus, qui ne verra son terme que lorsque Dieu aura placé tous ses ennemis sous ses pieds (cf. 1 Co 15, 25) et que sonnera la Dernière Trompette (cf. Ap 10, 7), s’accomplit, depuis la Victoire pascale, en chaque être humain, dès son Baptême, par l’effet de la grâce. Cependant, pour pouvoir opérer en vos âmes, cette grâce nécessite votre complète adhésion et votre entière volonté.

Car vous êtes, amis, comme des appareils émetteurs-récepteurs d’ondes électro-magnétiques connectés à un central-radio muni d’une antenne pour diffuser et capter ces ondes, et connectés entre eux. Pour recevoir les émissions du central et communiquer avec lui et entre vous sans parasites, vous devez toujours rester en bon état de marche et veiller à faire réparer tout dysfonctionnement.

Cette métaphore vous aidera sans doute à mieux comprendre comment opère la grâce de Dieu dans les âmes : pour qu’elle y opère pleinement, votre âme doit d’abord être prête à l’y accueillir. Si elle est entachée de différentes souillures, si votre amour de Dieu est défaillant, si vous n’avez d’yeux et d’oreilles que pour les idoles du monde moderne – pouvoir, sexe, argent – plutôt que pour tout ce qui peut vous conduire au Ciel, si vous tombez et retombez sans cesse dans les pièges du péché – et particulièrement des péchés dits « capitaux » que sont l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse ou l’acédie (1) et des péchés plus graves encore qui peuvent s’ensuivre, engendrant tous des manquements au Commandement de charité -, ne vous étonnez pas d’avoir une foi chancelante et de ne ressentir que peu d’attrait pour la spiritualité et les choses du Ciel.

En effet, à cause de votre état, vous ne pouvez pas « capter » les ondes du Monde Spirituel, celles qui vous sont transmises par la Trinité Sainte, la Très Sainte Vierge Marie, vos anges gardiens, et par nous, les saints et vos chers défunts, qui, depuis le Ciel, voulons vous inciter à vivre sainement et saintement, et à éviter coûte que coûte les pièges du Tentateur (2). Vous n’avez pas non plus l’esprit à nous prier à travers la litanie des saints pour nous demander notre intercession auprès de Dieu. Et vous ne pouvez pas davantage communiquer entre vous dans la franchise et dans l’amour si vous êtes à longueur de temps parasités par votre orgueil, par votre égoïsme, par votre jalousie, par votre convoitise, par votre impureté, par votre fausseté, par votre indifférence. Vous restez alors englués dans le péché, qui, de plus en plus, vous aveugle et vous asservit. Frères aimés, que ne vous en rendez-vous compte !

Si vous voulez progresser dans un esprit de vérité, si vous voulez réparer l’appareil récepteur que vous êtes, ne restez pas dans cette toute-puissance qui vous donne l’illusion de diriger votre existence, mais dressez plutôt le bilan de votre vie et méditez avec humilité sur votre pauvreté, sur votre petitesse et sur votre faiblesse, car « L’homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l’ombre qui passe » (Ps 144 [Vulg. 143], 4).

Si vous voulez sauver votre âme, chers frères, laissez votre cœur s’adoucir, et, alors que la tristesse vous envahit ou que le vide vous assaille, ne cédez point au découragement et pensez que vous avez au Ciel un Père qui vous aime, vers lequel vous pouvez toujours vous tourner : il se réjouira de votre démarche, vous accueillera dans ses bras et tuera pour vous le veau gras (cf. Lc 15, 11-32) ! Priez votre douce Maman du Ciel, la Bienheureuse Vierge Marie, de vous consoler, de vous rassurer, de vous épauler et de demander à son Fils Jésus, le Bon Pasteur, de venir en aide à sa brebis égarée (cf. Jn 10, 11-18).

Libérez-vous de l’esclavage du Péché en suivant Notre-Seigneur, qui est venu sur cette Terre pour vous en libérer (cf. Ga 5, 1) et vous donner un modèle de vie à imiter – une des grandes raisons de l’Incarnation. Regrettez toutes vos fautes, et particulièrement celles dans lesquelles vous retombez si facilement pour voir si elles comblent toujours votre orgueil ou vos sens. Si elles vous laissent un arrière-goût de honte et d’amertume, c’est signe que votre conscience est encore aiguisée. Disposez alors votre cœur à s’orienter tout entier vers une contrition sincère, et, après vous être franchement réconciliés avec vos frères (cf. Mt 5, 23-24), tournez-vous vers un prêtre de l’Église catholique pour lui confesser sans détour vos péchés et vos manquements et vous réconcilier avec le Bon Dieu.

Alors, le Ciel tout entier se réjouira de votre démarche (cf. Lc 15, 7), car l’appareil récepteur que vous êtes aura été réparé et sera désormais en excellent état de fonctionnement. Vous pourrez ainsi « capter » aussi bien qu’« émettre » verticalement avec le Ciel et horizontalement avec tous les hommes de la Terre. Vous ferez partie intégrante du Corps Mystique de Jésus-Christ, notre Seigneur. Vous serez en mesure de recevoir dignement l’Eucharistie et de vous entretenir, sans parasites, avec la Tête de ce Corps, de lui adresser vos requêtes, et, dans la communion des saints, de vous laisser inspirer par les membres de l’Église triomphante toutes les bonnes pensées, paroles et actions qui pourront vous aider à vivre sainement et saintement en bonne intelligence avec tous vos frères, et à aller un jour au Ciel. Et si d’aventure il vous arrive de retomber de temps à autre dans vos anciennes frasques, surtout, restez en paix, chers frères, et ne vous laissez pas assaillir par les reproches du Démon, qui se plaît tant à vous décourager pour vous couper de Dieu après vous avoir poussés à la faute !

Suivez encore et encore ces conseils que nous vous donnons, car ils sont, dans l’Esprit Saint, fidèles à l’enseignement de l’Église du Seigneur pour le salut de votre âme !

Que Notre-Seigneur et sa très sainte Mère vous bénissent.

+ Vos frères dans la Vérité

(1) Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1866.

(2) V. Message du 20 septembre 1987 de Vos frères dans la Vérité, Un Souffle qui passe…, Tome 2.

Nihil obstat : Abbé Marc-Antoine Fontelle
Imprimatur : + Mgr Gilbert Aubry