Message du 11 juin 2023





Mon cher fils,

Comme le disait le prophète :

« Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme, il est incurable. » (Jr 17, 9)

Le premier être humain qui se soit opposé à moi sur cette Terre n’a pas fait exception à cette affirmation : son cœur était mauvais ! Hérode apprenant ma naissance (cf. Mt 2, 3) a voulu, en effet, que je meure, craignant d’être éclipsé par un roi plus puissant que lui. Dupé par les Mages, il fit alors tuer tous les enfants mâles de la région de Bethléem pour être certain d’arriver à ses fins, mais il a échoué (cf. Mt 2, 16). Au cours de ma vie publique, scribes, Pharisiens et bien d’autres encore se sont souventes fois opposés à moi, cherchant à discréditer ma Parole, à me prendre en défaut, à me nuire, et, ultimement, à me faire mettre à mort (1). Malheur à eux (cf. Mt 23, 29) ! Mais ils y sont parvenus afin que s’accomplît tout ce qui était dit de Moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes (cf. Lc 24, 44).

En vérité, il en va de même pour tous ceux qui ont calomnié et persécuté mes Apôtres, mes prophètes ou mes disciples jusqu’à ce jour (cf. Mt 23, 34-37) au point de faire d’eux des martyrs.

Ceux, parmi mes enfants, que je favorise de dons mystiques ou de manifestations surnaturelles authentiques n’échappent point, eux non plus, aux critiques les plus acerbes ou aux plus viles persécutions pendant leur vie. Et lorsqu’il s’agit, pour mon Église, de juger après leur mort de leur degré de sainteté pour les faire accéder à une béatification et à une canonisation, elle s’en remet à l’expertise de spécialistes qui ne servent pas toujours ma cause.

En effet, certains le font avec des cœurs partiaux, formatés par des thèses médicales ou psychologiques discutables, qu’ils défendent pourtant opiniâtrement. Les plus destructeurs sont des athées qui, du haut de leur science et de leur orgueil, se montrent d’emblée sceptiques ou même allergiques au surnaturel et ont beaucoup de mal à souffrir la contradiction. C’est pourquoi ils s’acharnent à mettre au jour, chez ces âmes charismatiques, des failles, de la rigidité, des frustrations, de la mélancolie, voire des comportements, qui, selon eux, relèvent directement de la psychiatrie. Bien sûr, tout cela les porte à conclure inévitablement à de la simulation, de la manipulation ou même de la supercherie.

Il peut aussi se trouver certains théologiens ou autres « experts » de l’âme humaine se réclamant de mon Église qui les rejoignent pour dire que de tels comportements ressortissent de la pathologie alors qu’en vérité, ils sont le fruit d’une volonté sincère de sainteté ou même, à l’extrême, celui d’une oblation ou participation de toute leur personne, en victime d’amour, aux souffrances de ma Passion et de ma Croix. C’est pourquoi les retentissements physiques et psychologiques qui en découlent – comprenez les phénomènes surnaturels – doivent être dûment analysés par d’authentiques spécialistes, dont mes Pasteurs veilleront à ce qu’ils soient impartiaux, tant dans le domaine de la médecine et de la psychologie que dans celui de la théologie et du droit canonique. Des spécialistes qui ne mélangent point les genres et ne prennent point position dans des domaines qui ne les concernent pas. Des spécialistes, enfin, qui gardent toujours présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas de reléguer de facto tous les phénomènes mystiques et toutes les manifestations surnaturelles ou même préternaturelles (2) dans le répertoire des troubles mentaux, mais de les considérer avec professionnalisme et rigueur, et d’en reconnaître, avec la plus grande humilité, les aspects pour le moins irrationnels et déroutants.

Que mon Église n’hésite pas, au-delà de toutes les analyses partisanes et dépréciatives produites par certains de ces experts, à reconnaître – comme elle l’a fait si justement pour mon fils Padre Pio à l’issue de bien des polémiques – les vertus chrétiennes exceptionnelles de personnages tels que, pour ne citer qu’elle, ma fille chérie Yvonne-Aimée de Malestroit, qui, avec l’assistance de ma grâce et celle de son ange gardien, a toujours su servir son « Roi d’Amour » dans la foi et l’humilité, l’obéissance et la confiance, la souffrance et la discrétion, l’abnégation et l’héroïsme – même en des temps perturbés par la guerre -, et cela avec la plus grande charité, et le sourire et la bonne humeur qui illuminent le visage des authentiques enfants de Dieu.

Pour que tu puisses comprendre, mon fils, l’état d’esprit dans lequel se trouvent ces experts, il te suffira de connaître ce que certains psychologues ou psychiatres pensent du simple célibat de personnes consacrées, qu’elles soient prêtres, religieux, religieuses ou laïcs. N’ai-je point dit Moi-même à ce sujet, lorsque j’étais sur cette Terre, qu’il y avait des individus qui se faisaient eunuques pour le Royaume des Cieux, et que tous les hommes ne pourraient comprendre ce langage sauf ceux à qui cela serait donné (cf. Mt 19, 10-12) ?

Ainsi, crois-tu, mon fils, qu’un adepte convaincu de la psychanalyse et athée par surcroît puisse comprendre mes paroles ? Quoi qu’il en soit, celui qui mène une vie chaste dans le célibat pour mieux se consacrer à Moi, est déjà regardé par le monde – surtout s’il n’est ni prêtre ni religieux – comme un être anormal, plus ou moins dérangé psychologiquement, voire suspecté de quelque infirmité ou de quelque déviance, qui a préféré aller chercher lâchement refuge et protection dans la foi. Mais seul Celui qui sonde les cœurs et les reins (cf. Jr 17, 10 ; Ps 7, 10) peut accéder à l’âme humaine et y voir la vérité. 

En fait, le célibat consacré ne devrait jamais – surtout s’il est sincère et vécu harmonieusement – se voir marginaliser au sein d’un groupe social ou être regardé comme une honte ou comme un déshonneur. Cependant, tout n’est pas aussi simple que cela car nombre de laïcs et même de prêtres et de religieux ont parfois du mal à vivre chastement leur célibat au cœur du monde. Certains d’entre eux peuvent éprouver – à cause d’un engagement précoce dont ils n’auront pas su évaluer en son temps les aléas – de grandes frustrations, qu’ils chercheront alors à compenser en ayant clandestinement des relations charnelles illicites, ou, tout simplement, en se laissant happer par l’univers de la pornographie.

Au lieu de s’investir dans la conversion des pécheurs et de leur faire connaître inlassablement, en ce monde apostat, la vérité de ma Parole, ces malheureux s’égarent en des voies chaotiques qui les détournent d’une vie spirituelle de qualité – ce qui, évidemment, rejaillit sur les âmes dont je leur ai confié la charge, et risque de les déstabiliser si elles découvrent la vérité.

À mes prêtres, qui liront ce message en se sachant concernés par ce problème, je pose la question :

« Jacques, Eudes, Timothée, Antoine, Isidore, Marc, Eugène, etc., toi qui as choisi de me faire don de ta vie en la mettant au service de l’Évangile, m’aimes-tu vraiment ? » (cf. Jn 21, 15)

Et, bien sûr, à l’instar de Pierre, tu me répondras positivement. Alors, je te dirai :

« Veux-tu dire que tu m’aimes du même amour que celui que tu éprouves envers les créatures à qui tu te donnes secrètement ou dont tu contemples les charmes obscènes sur un écran ? »

Et tu me répondras :

« Non, Seigneur, pas du même amour ! Mais je suis tellement malheureux de ne pouvoir aimer comme les autres hommes, et ma solitude me pèse et me décourage… »

Alors, je poursuivrai en te disant :

 « Mon enfant, quel est cet amour dont la force te pousse à me trahir encore et encore et à m’être infidèle ? Si tu désires m’aimer d’un amour authentique et qui puisse te combler, demande-moi d’abord de t’y aider. Demande-moi, par un acte volontaire, force et courage de mettre fin à tes frasques, d’aller confesser ton péché auprès d’un confrère, et de prendre la ferme résolution de ne plus retomber. Si tu es trop englué dans des addictions, n’hésite pas à consulter un thérapeute professionnel. Puis, une fois que tu auras fait tout cela, viens faire reposer ta tête sur la poitrine de mon corps crucifié pour toi. Alors, tu pourras repartir d’un pas ferme et assuré et vivre tes journées en ma compagnie et celle de ma Sainte Mère, reprendre ton bréviaire, reprendre ton chapelet, reprendre confiance dans ton ministère, faire des lectures spirituelles de qualité, te confesser régulièrement, être pleinement au service des âmes et de ta vocation, et me dire : « Jamais plus, Seigneur, je n’irai loin de toi : fais-moi vivre et invoquer ton nom ! » (cf. Ps 80 [Vulg. 79], 19)

« Que tu pèches en pensée ou en acte, avec une autre personne ou en solitaire, tu commets, en tout état de cause, l’adultère dans ton cœur, et c’est un péché grave ! Si ton corps est impliqué, tu souilles le temple de l’Esprit Saint, que tu dois savoir qu’il est (cf. 1 Co 6, 19), et tu souilles aussi ton sacerdoce (3). Mais si tu te repends sincèrement, sache que mon amour pour toi reste intact et que je ne te condamne pas, car je ne suis pas venu juger le monde mais le sauver (cf. Jn 12, 47) ! Ma consigne est seulement : va, et désormais ne pèche plus ! (cf. Jn 8, 11) »

À ceux qui n’étaient pas mariés, Paul conseillait le célibat, arguant qu’il était bon de rester comme lui (cf. 1 Co 7-8) du fait que cela permet d’avoir une plus grande liberté – tant en pensée qu’en action – pour me servir pleinement sous la tutelle de l’Esprit Saint. Ce n’est pas, en effet, en vivant dans le monde et en considérant les choses avec les yeux du monde que ceux qui veulent me servir peuvent avoir une vie spirituelle de qualité, pleinement épanouissante – et, s’ils sont prêtres, une vie pastorale digne de ce nom. Les personnes qui ont renoncé au Mariage pour me suivre doivent donc s’efforcer de vivre sainement et saintement. Pour ma part, je ne peux les y aider sur le long terme que si elles restent fidèles à la prière – celle des Heures si elles y sont obligées -, à l’oraison, à la lecture de la Parole, à la Confession fréquente et à l’Eucharistie reçue en état de grâce. Ma sainte Mère peut aussi les assister si elles prient le rosaire avec amour et assiduité.

À présent, mon fils, je voudrais à nouveau te parler de ton charisme. Si j’ai voulu que tu restes anonyme – excepté pour une poignée de personnes – et si je ne t’ai jamais demandé de témoigner publiquement des grâces que tu reçois, c’est pour te préserver de l’orgueil et de la vanité, mais aussi de la jalousie ou, à l’inverse, des sarcasmes de certains ou de faux-frères. Ta vie mystique est un fait qui reste, pour l’instant, une affaire privée entre toi et Moi, un dialogue de Cœur à cœur, dont seuls importent les fruits : ces messages, qui ne t’ont jamais été donnés pour se substituer de quelque manière que ce soit à l’enseignement de mon Église catholique ni aux Écritures elles-mêmes, mais plutôt pour être comme une forme de catéchèse de secours destinée, en ces temps difficiles, à pallier la pauvreté de la prédication au sein de mon Église catholique et à renvoyer les lecteurs à la Parole et au Catéchisme. Je remercie tout spécialement ton directeur spirituel pour l’aide éclairée qu’il continue d’apporter à leur publication.

Je t’ai dit par le passé ne pas t’avoir choisi parce que tu étais déjà saint mais pour te conduire, à ton rythme, dans la voie de perfection. Je connais tes faiblesses et tes péchés, mais je sais aussi la bonté de ton cœur, ton humilité et ta sincérité. Je vois la confiance que tu me portes et c’est parce que tu t’abandonnes à Moi dans cette même confiance que je peux te soutenir dans tous les instants de ta vie, même les plus douloureux et les plus difficiles, que tu vis uni à ma propre Croix. Ainsi, tu rends la tienne moins lourde. Conserve cette confiance, mon enfant, et je serai toujours à tes côtés avec ton bon ange et la foule des saints qui, sous ma direction, t’inspirent ces messages pour ton édification et celle de tes frères.

En cette fête du Saint-Sacrement, qui est au centre de la foi chrétienne, je souhaite redire à tous mes enfants combien il importe qu’ils me reçoivent dans un cœur contrit et purifié de leurs péchés par le sacrement de la Confession. Si mon Église demande à tous ses fidèles de se confesser au moins une fois l’an au temps pascal (4), j’ajouterai qu’il m’est doux de me voir accueilli dans des cœurs en état de grâce – ce qui implique, bien évidemment, des confessions plus fréquentes. Mais autant les plus scrupuleux se confessent à la moindre imperfection et font l’erreur de douter de ma miséricorde, autant les plus insouciants ne se confessent plus et, me recevant indignement, se rendent coupables envers mon Corps et mon Sang (cf. 1 Co 11, 27).

Reste dans ma paix, mon fils, et continue, par ces messages, d’œuvrer humblement pour le Royaume. Et moi, je te bénis ainsi que ton frère spirituel, ton directeur spirituel, vos familles, vos amis, et les Pasteurs et prêtres qui soutiennent cette œuvre.

Jésus

(1) Cf., entre autres, Mt 9, 32-34 ; Mt 22, 15 ; Mc 10, 1-12 ; Lc 13, 22 ; Lc 20, 27-40 ; Jn 6, 64 ; Jn 11, 57, etc.

(2) La théologie utilise le terme de « préternaturel » lorsqu’il s’agit de phénomènes qui ne font pas référence au divin et n’appartiennent pas au domaine de la grâce.

(3) V. Message du 18 novembre 2022 de saint Paul, Apôtre de Jésus-Christ.

(4) Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2042.

Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.