Sermon du 25 décembre 2007





SERMON DE NOËL
(Inspiré au messager pour une paroisse)

Mes frères,

Noël, c’est l’anniversaire historique de notre Seigneur Jésus-Christ, et, comme il se doit, les chrétiens se rassemblent chaque année, depuis plus de deux mille ans, pour célébrer cet événement. Paradoxalement, les non-croyants eux aussi chantent et festoient mais, malheureusement, ils restent à mille lieues du mystère de Noël…

Pourtant, c’est à tous les hommes qu’un Enfant a été donné, c’est pour tous les hommes que Dieu lui-même s’est offert au monde. Et c’est pour nous tous que, par la puissance de son Esprit, il a déposé dans le sein de la Vierge Marie le plus beau des cadeaux de Noël, le plus beau des cadeaux jamais fait à l’homme meurtri par les effets de la Chute originelle – et cela, pour le délivrer de l’emprise du Péché, des ténèbres de l’égoïsme et de l’ignorance, et pour lui offrir en partage le merveilleux don de son amour, un amour plus fort que la mort.

Quand, depuis sa prison, Jean le Baptiste envoya deux de ses disciples auprès de Jésus pour lui demander : « Es-tu celui qui doit venir ou bien devons-nous en attendre un autre ? », Jésus lui fit répondre : « Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres… » (Lc 7, 18-22)

Il y a plus de deux mille ans, mes frères, les premiers chrétiens ont été les témoins  oculaires de toutes ces merveilles : les foules suivaient Jésus pour qu’il les enseigne. Les aveugles, les sourds, les boiteux se faisaient conduire sur le passage de Jésus pour qu’il les guérisse, et, pris de pitié, Jésus les guérissait parce qu’ils avaient foi en lui. Alors, mes frères, ayons, nous aussi, cette foi ! Car l’Enfant de la Crèche est bien celui qu’annonçaient les prophètes ! Jésus est bien celui qui devait venir pour redonner à l’humanité la lumière du premier Adam – et même davantage puisque, ayant connu la faute, l’homme a maintenant la liberté de choisir entre Dieu et le Mal.

Grâce aux recherches archéologiques et à la découverte de différents manuscrits, plus personne ne conteste aujourd’hui l’existence humaine de Jésus et sa mort sur la Croix. Mais le témoignage des évangélistes nous dit qu’il est « ressuscité » – c’est-à-dire revenu à la vie – et qu’il s’est manifesté, après sa mort, à ses disciples. C’est pourquoi, mes frères, nous croyons que Jésus est vivant et qu’il reste, comme il l’a promis avant son Ascension, avec nous « pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

Aujourd’hui encore, Jésus est avec nous parce que, par notre Baptême et notre Confirmation, nous sommes les descendants des témoins de sa Résurrection. Cependant, il faut savoir que ces deux sacrements, que l’Église met à notre disposition, sont comme des prises de courant installées dans une maison : si nous n’y branchons jamais aucune lampe, aucune lumière jamais n’en jaillira. (1) Mais pour faire jaillir la lumière, nous devons d’abord savoir ce qu’elle est et nous tourner vers elle. Ainsi, Dieu attend de nous que nous nous tournions vers lui. Comme les Mages, qui, guidés par l’étoile, se sont laissé conduire jusqu’à Jésus (cf. Mt 2, 1-12). Ou bien comme Zachée, qui est monté sur un arbre pour pouvoir apercevoir Jésus passant dans la foule. Et que lui dit Jésus ? Il lui dit : « Zachée, dépêche-toi de descendre, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ! » (Lc 19, 5)

Ces paroles pressantes adressées à Zachée, la voix de l’Enfant de la Crèche continue aujourd’hui de les murmurer au cœur de chacun d’entre nous s’il a la saine curiosité d’élever un peu son âme au-delà du matérialisme ambiant.

« Dépêche-toi de quitter tous ces doutes et tous ces préjugés qui t’éloignent de moi, nous dit Jésus. Dépêche-toi de quitter tous ces comportements qui font que face à ma Croix, tu te sens si mal à l’aise. Dépêche-toi de quitter ton égoïsme, ton orgueil, ton avarice, tes mensonges, tes peurs, tes rancœurs, et abandonne-moi tout cela car c’est chez toi que je veux m’arrêter aujourd’hui en ce jour de Noël de l’année 2007 ! Aujourd’hui, il me faut demeurer chez toi. Je suis né pour t’aimer ! Car je suis le Bon Berger venu pour sauver toutes les brebis égarées. Mais je ne pourrai te sauver que si tu acceptes de m’ouvrir ton cœur et de m’y accueillir durablement.

 Comme un frère, comme une sœur, comme un père, comme une mère, je veux t’aider. Ouvre l’oreille à mon enseignement et nourris-toi du Pain de Vie que j’ai laissé aux hommes en héritage. Prends ma main pour te donner plus de courage et te sentir plus fort. Je ne veux pas que tu tombes et que tu te blesses. Et si, par malheur, il t’arrive de le faire, je veux encore être là, avec toi, pour t’aider à te relever autant de fois que nécessaire. Je veux t’aider à panser tes blessures, à soulager tes souffrances, à guérir ton âme pour qu’elle trouve la paix, ma paix. Mais de grâce, ouvre-moi ton cœur, mon enfant, et aime-moi comme moi je t’aime ! »

Laissons, mes frères, la petite voix de l’Enfant de la Crèche continuer de résonner dans notre cœur, et ne résistons pas à ses exhortations : retrouvons la foi de notre enfance et lisons la Parole de Dieu. Par la bouche des prêtres, recevons le pardon de nos fautes, et retrouvons, toute l’année durant, le chemin des sacrements et de la vie de l’âme. Ainsi, en ce jour de Noël, Jésus ne sera pas venu pour rien. Joyeux Noël, mes frères !

Amen.

(1) V. Message de Pentecôte (I) du 10 juin 1984 de Vos frères dans l’Esprit Saint, Un Souffle qui passe…, Tome 1.