Message du 1er novembre 2022





MESSAGE DE TOUSSAINT 2022

Bien chers frères,

En cette fête de la Toussaint, nous vous recommandons d’abord de lire ou de relire les messages que nous vous avons adressés à cette même époque, particulièrement en 2019 (1). Vous y trouverez, en effet, les réponses à nombre de questions sur les fins dernières, le Purgatoire, les Demeures Célestes, la vie après la mort et la résurrection.

Chaque année, pour la Toussaint, il est une tradition qui persiste : celle de se rendre dans les cimetières pour fleurir les tombes de vos défunts. Mais il se pourrait bien que d’ici quelques années, cette tradition malheureusement disparaisse, car, parmi les jeunes générations, beaucoup ne voient aucun intérêt à aller fleurir des endroits où ne restent plus qu’ossements ou poussière.

Pourtant, lorsque vous avez aimé quelqu’un, ne montrez-vous point, après sa mort, de respect ou même d’attachement envers certaines choses qui lui ont appartenu ? Alors, pourquoi en serait-il autrement de son corps ou de ses cendres ? Il est donc louable de fleurir les tombes de vos défunts mais plus encore d’avoir la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, sinon, cette démarche n’est que simple tradition, animisme ou superstition, et reste dépourvue de sens.

Si vous vous dites chrétiens et ne croyez point que vos défunts sont entrés dans l’Éternité et qu’ils sont des vivants au-delà de la mort terrestre, si vous ne croyez point que leurs âmes et la vôtre se rejoignent dans une communion d’amour lorsque vous priez pour eux ou que vous pensez à eux, pourquoi alors affirmer dans le Credo que vous croyez à la communion des saints ? (2)

Quand vous déposez des fleurs sur la tombe d’un défunt et pensez aux bons moments que vous avez partagés ensemble, ou quand vous faites célébrer des messes à son intention, ce défunt, s’il fait partie des sauvés, ressent l’amour que vous lui portez et vous communique le sien depuis l’Autre Monde par la puissance de l’Esprit et la victoire de la vie sur la mort, obtenue par la Passion, la mort et la Résurrection du Christ Jésus.

La Toussaint et les autres grandes fêtes liturgiques de notre Église, chers frères, sont des occasions particulières où ceux que vous avez aimés et qui figurent au nombre des sauvés unissent leurs âmes aux vôtres dans une communion toute spéciale permise par Dieu dans l’Esprit Saint. Et lorsque vous est donnée, par ce même Esprit, la grâce de percevoir intuitivement cette proximité avec vos défunts, vous vous sentez comme parcourus par une vive émotion, et vous vous surprenez même à verser des larmes. Ne dites pas alors : « Je dois divaguer, je ne parviens pas à me maîtriser… », car ces pleurs incontrôlables ne sont pas des pleurs de tristesse ni de la sensiblerie mais une véritable grâce reçue du Ciel.

Quoi, en effet, de plus doux, chers frères, quoi de plus grand et de plus sublime que cette merveilleuse communion qui unit vos âmes à celles de vos défunts parvenus dans les Demeures Célestes ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une authentique communion d’amour, dont l’intensité atteint son apogée lorsque vous recevez notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie au cours de la sainte messe. L’Eucharistie, en effet, est le moment par excellence où, unis à Celui qui a vaincu la mort par sa Passion, sa Croix et sa Résurrection, vous pouvez, dans la foi, percevoir authentiquement le lien qui vous unit encore à ceux qui vous ont quittés. Ils vous sont alors présents, malgré leur absence physique, d’une présence spirituelle qui n’en est pas moins effective.

Comme vous ne pouvez pas savoir – à moins d’une révélation spéciale – si vos défunts ont encore besoin de prières pour rejoindre les Demeures Célestes, vous ne devez jamais les en priver. Et vous devez prier non seulement pour les membres de vos familles que vous avez connus mais aussi pour la grande lignée de vos ancêtres sans lesquels vous n’existeriez point aujourd’hui ; cette prière pour les générations passées s’agrégera alors tout naturellement à la grande prière de l’Église exprimée à chaque Eucharistie en faveur de tous ceux qui ont quitté la vie terrestre et dont Dieu seul connaît la foi.

Outre les prières, vous devez aussi, bien sûr, faire célébrer régulièrement des messes pour vos défunts afin que notre Seigneur Jésus-Christ leur accorde la grâce, à l’instar du Bon Larron (cf. Lc 23, 43), de le rejoindre dans le Paradis à la Table du Royaume pour une plénitude de joie et une éternité de délices (cf. Ps 16 [Vulg. 15], 11).

Vous devez enfin savoir, chers frères, que vous aussi pouvez apporter une contribution non négligeable au salut de l’âme de vos défunts. En effet, lorsqu’ils ont quitté cette Terre sans avoir réparé par eux-mêmes les conséquences de certains actes peccamineux posés de leur vivant, lorsqu’ils ont provoqué, dans leur famille ou ailleurs, discorde ou division, lorsqu’ils n’ont pas demandé pardon à la suite d’une offense dont ils étaient directement ou indirectement responsables, ou n’ont pas accordé leur propre pardon à qui les avait eux-mêmes offensés, il est de votre responsabilité – et même de votre devoir – de tout mettre en œuvre avec beaucoup d’amour et de tact pour tenter de réparer à leur place ce qui ne l’a pas été. Car si vous parvenez à rétablir, dans le Christ Jésus, la paix là où était la discorde et l’unité là où était la division, la joie là où était la tristesse et l’amour là où était la haine, vous contribuerez aussi à alléger les souffrances endurées par ces âmes, qui, à la lumière tranchante de la Vérité, ne peuvent plus que constater, impuissantes, tout le mal qu’elles ont fait.

Combien de familles ont été désunies par des disputes, des questions d’argent ou d’héritage, des abus sexuels, des propos calomnieux, et tout cela à cause d’un père, d’une mère, d’un grand-père, d’une grand-mère, d’un oncle, d’une tante, d’un frère, d’une sœur, d’un cousin ou d’une cousine qui sont à présent décédés ! Si vous avez été victime de l’inconduite de l’un de vos défunts, quelle qu’en soit la gravité, Notre-Seigneur vous demande, chers frères, de lui pardonner « jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22). L’avez-vous fait ? Vous direz peut-être, mettant en avant votre souffrance : « Je n’y arriverai jamais ! » Cependant, vous devez savoir qu’en persistant dans votre refus de miséricorde, vous scellez jusque dans l’Éternité des situations de division, et votre souffrance ne s’en verra point apaisée pour autant. Pire encore, lorsque vous vous trouverez vous-mêmes au Tribunal de Dieu après votre mort, vous serez jugés par lui de la manière dont vous aurez jugé vos frères (cf. Mt 7, 2), et serez pardonnés par lui de la manière dont vous aurez pardonné à vos frères.

Si notre Seigneur Jésus, vrai Dieu et Homme parfait, qui n’avait commis sur cette Terre aucune faute, a été capable de pardonner à ses bourreaux après avoir été condamné de façon inéquitable (cf. Lc 23, 34), combien plus, vous, chers frères qui êtes pécheurs, devriez-vous pardonner dès aujourd’hui à ceux qui vous ont offensés !

Dans les querelles familiales qui ont été causées par un défunt lorsqu’il était sur cette Terre, Notre-Seigneur vous demande de vous faire les agents d’une authentique réconciliation, car si le coupable pouvait vous parler depuis l’Au-delà, il vous supplierait d’apporter de sa part cette réconciliation dans vos familles (cf. Mt 5, 24). L’avez-vous fait ?

Lorsque Jésus ou ses Apôtres, à l’époque où ils parcouraient la Galilée, arrivaient dans une famille, ils disaient : « Paix à cette maison ! » (Lc 10, 5). Imitez-les, chers frères, pour que le Plan de Dieu se réalise dès cette Terre, et, lorsque souffle encore un vent de discorde à cause d’un défunt, veillez à vous réconcilier. Si vous y parvenez, ce défunt vous en sera éternellement reconnaissant, et, depuis le Purgatoire ou le Ciel, il intercédera pour vous auprès de Dieu, qui vous accordera ses grâces.

Pour vous aider en tout cela, surtout si vous ne vous en sentez pas la force ou le désir, sollicitez l’aide de votre ange gardien, des saints que vous aimez et qui sont auprès de Dieu dans les Demeures Célestes, et de la Bienheureuse Vierge Marie, notre Mère à tous.

Que Notre-Seigneur et sa très sainte Mère vous bénissent et vous gardent en cette grande fête de tous les saints.

+ Vos frères dans la Vérité

(1) V. Messages du 1er novembre 2019 (I), 1er novembre 2019 (II), 1er novembre 2019 (III), Un Souffle qui passe…, Tome3.

(2) Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, nn. 954-962.

Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.