Message du 29 août 1990
Bien chers frères,
Une fois encore, nous venons vous mettre en garde contre les personnes qui font commerce de voyance, d’exorcismes, de divination, de guérisons miracles, ou de communications avec l’Au-delà, et contre les ouvrages que ces personnes diffusent parfois à profusion.
L’attirance de certains pour cette forme de merveilleux relève d’une superstition malsaine indigne de leur foi en Jésus-Christ Ressuscité ! Ne vous avons-nous pourtant point donné suffisamment de critères de discernement dans nos précédents messages ? (1)
Ayez la sagesse de n’accorder aucun crédit à toutes ces personnes qui prétendent accomplir des prodiges – même au nom de Dieu – mais qui, en même temps, rejettent l’obéissance à l’Église, nient la Divinité de Notre Seigneur et refusent la Confession, la Messe et l’Eucharistie : ces êtres sont des orgueilleux placés sur votre route pour vous détourner de la vraie foi et souvent pour détourner aussi votre argent ! Soyez donc méfiants : ces personnes tenteront de vous séduire par de belles paroles, le récit merveilleux de leurs prodiges, leur apparence – tout extérieure ! – de sainteté, ou la surabondance de médailles, croix, chapelets et autres objets religieux dont elles s’affublent parfois mais dont elles se gardent bien de vous dire qu’ils n’ont pas même été bénits et ne leur servent de rien ! La véracité de certaines de leurs paroles pourra aussi vous charmer, mais, chers frères, nous vous en conjurons, fermez vos oreilles à tout cela sinon votre foi sera détruite, votre âme en péril, et le Démon aura gagné !…
Ne prenez pas exemple sur la femme de Lot qui a désobéi aux instructions de l’ange et regardé en arrière : elle devint colonne de sel (Gn 19, 17-26). Les Écritures Saintes ne vous mettent-elles pas, elles aussi, suffisamment en garde contre les faux prophètes ?
« On ne trouvera chez toi personne qui (…) pratique divination, incantation, mantique ou magie, personne qui use de charmes, qui interroge les spectres et devins, qui invoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à Yahvé ton Dieu. » (Dt 18, 10-12).
Votre foi n’est pas assez forte. C’est pourquoi elle doit être étayée par une solide connaissance de l’Enseignement de Notre Seigneur. Dans les Écritures Saintes se trouvent les trésors les plus inestimables, mais vous préférez ô combien vous pencher sur des livres ésotériques qui prétendent vous faire connaître maintes choses cachées, et qui vous conduisent souvent à penser que le Christ Jésus, notre Maître, ne fut qu’un simple prophète. Certains de ces ouvrages vont même jusqu’à affirmer qu’Il n’est pas mort sur la Croix et qu’Il a terminé sa vie en quelque endroit retiré. Tout cela n’est que fadaises ! Que faites-vous donc du témoignage des Apôtres qui, plusieurs fois, ont vu Jésus apparaître et disparaître sous leurs yeux, et qui L’ont vu s’élever vers le ciel au jour de l’Ascension (Lc 24, 51) ? Pourquoi faut-il donc toujours que vous préfériez rechercher la vérité ailleurs que dans l’héritage que Notre Seigneur vous a légué ? Est-il préférable de posséder une maison attirante bâtie sur du sable, ou bien une maison qui paraît toute simple construite sur du rocher ? L’Évangile vous donne sans ambages la réponse de l’homme sensé (Mt 7, 24-29). L’Enseignement de Notre Seigneur est solide comme le roc, chers frères, et si vous mettez tout en œuvre pour le suivre fidèlement, vous ne pourrez que rendre grâce à Dieu de vous avoir fait connaître une telle richesse.
Cependant, la richesse de Dieu est une richesse discrète, une richesse qui ne cherche ni à séduire ni à tromper. Regardez Jésus sur la Croix, Lui qui était Dieu et possédait tous les pouvoirs : Il ne les a pas même utilisés, et cela par amour pour les hommes et pour racheter leur Péché ! Si donc Notre Seigneur ne s’était point livré de Son plein gré pour sauver les pécheurs, la foi en Lui serait vaine ! S’Il n’était pas ressuscité des morts pour que Son Église croie à la Vie, la foi en Lui n’aurait aucun sens ! Frères, quelle est donc votre foi ?
Combien de charlatans profitent aujourd’hui de la pauvreté de la prédication pour séduire les chrétiens et les entraîner vers leur groupe ou vers leur secte qui, à les entendre, possèdent des connaissances bien plus étendues que celles de l’Église elle-même ! Soyez sérieux, amis : croyez-vous honnête de juger cette même Église, dont vous êtes les enfants, sur le comportement plus ou moins excentrique de certains de ses ministres ? Lisez plutôt l’Évangile et tournez-vous vers les saints, eux que l’Église a reconnus officiellement pour des exemples vivants de la Parole de Dieu ! Frères, si vous aviez à juger de la richesse de la langue française, analyseriez-vous les pauvres écrits truffés d’incorrections d’un élève médiocre ou les œuvres des grands auteurs classiques ? Soyez donc logiques avec vous-mêmes !
Le Seigneur vous aime : Il a donné Sa vie pour vous. Écoutez-le ! Priez avec votre cœur et vous serez exaucés. Faites des efforts constants pour vous sanctifier et vous parviendrez à acquérir un plus grand discernement. Rendez grâce à Dieu pour les signes qu’Il vous donne, mais ne devenez point des exaltés qui veulent voir des signes partout, même lorsqu’il n’y en a pas. Les charlatans dont nous vous parlons sévissent souvent à travers la presse, dans les grandes villes ou à proximité des sanctuaires marials afin d’abuser de la crédulité des âmes simples. Les lieux d’Apparitions de la Sainte Vierge sont des berceaux de foi et de sincérité, des havres de paix et de réconfort qui recueillent toutes les misères de votre pauvre monde, et si notre Sainte Mère y distribue des Grâces abondantes, le Démon et ses légions maléfiques y rôdent aussi sournoisement afin de s’emparer des âmes faibles. Restez donc, chers frères, extrêmement vigilants.
Tel « médium » spirite prétend communiquer, lors de ses transes, des messages du Curé d’Ars, alors que ce dernier a toujours combattu farouchement de telles pratiques ; tel homme prétend être « guidé » par l’esprit de Padre Pio, tel autre par l’archange saint Michel, tel autre par Notre Seigneur en personne ; mais ne trouvez-vous pas étrange, chers frères, que ces mêmes hommes affirment la plupart du temps ne pas avoir besoin d’assister à la Sainte Messe, ni de se confesser, ni de recevoir la Communion, et qu’ils contestent l’autorité du Pape ? Ces saints sous la protection desquels de nombreux mages et médiums prétendent se placer auraient-ils tellement changé une fois arrivés au Ciel ? Non, chers frères, nous n’avons point changé ! C’est par notre fidélité à l’Église de la terre que nous sommes entrés dans la plénitude de l’Église du Ciel, et notre plus grand bonheur reste le gain de vos âmes à Dieu à travers notre influence spirituelle et notre permanente intercession auprès du Père. Comment pourrions-nous influencer tant soit peu une âme sans la conduire à la Vérité, à l’humilité, à la Confession, à la Sainte Messe et à l’Eucharistie ? Le Démon est très fort, amis, et ce n’est pas parce qu’un homme distribue des images pieuses à notre effigie que vous devez nécessairement avoir confiance en lui ! Alors nous vous disons de nouveau : soyez très prudents ! Votre foi est si faible, chers frères, et dans la maladie, le malheur, la tristesse, vous êtes tellement déroutés ! Vous ne devez cependant pas oublier que la Volonté de Dieu n’est pas toujours conforme à la vôtre, et vous ne devez point vous décourager si certains événements ne correspondent pas à ce que vous auriez souhaité. C’est pourquoi vous devez dire inlassablement : « Mon Dieu, que Votre Volonté soit faite, et non la mienne ». Tel est l’acte d’abandon du véritable chrétien.
Frères, ayez également la sagesse de ne point mélanger les signes authentiques dont Dieu gratifie parfois les hommes, et tous les prétendus phénomènes extraordinaires qui, en règle générale, proviennent des imaginations fertiles ou du Malin. Faites preuve de discernement, surtout vous, chers prêtres de Notre Seigneur, qui êtes si souvent déroutés lorsque vous vous trouvez confrontés avec des manifestations spirituelles peu communes. C’est par la prière et en jugeant les arbres à leurs fruits que vous serez éclairés sur l’authenticité de ces phénomènes. À travers les siècles, l’Église s’est montrée très prudente face aux signes, et parfois même tellement prudente que de nombreux prêtres ne savent que répondre à leurs ouailles lorsqu’elles les interrogent sur ces questions. Alors, fatalement, ces ouailles se tournent vers des lectures dangereuses et vers des gourous, des médiums ou des sectes, qui peu à peu les endoctrinent et les éloignent de la foi.
Notre rôle, chers frères, est de mieux faire connaître au monde la véritable Communion des Saints, celle qu’enseigne l’Église, et dont, pourtant, on parle si peu. Une communion qui n’a besoin d’aucun support matériel, d’aucun état second, d’aucune disposition particulière si ce n’est d’un grand amour de Dieu et des âmes, celles de la terre et celles qui se sont envolées vers le Seigneur. Car cette communion est simplement une osmose avec tous vos bien-aimés du Ciel, à commencer par Notre-Seigneur Jésus-Christ, Sa Sainte Mère, les anges et tous les saints, jusqu’aux parents et amis qui vous ont quittés et qui sont auprès de Dieu. À l’homme en état de Grâce, ils font ressentir leur discrète et réconfortante présence, apaisant ses doutes, affermissant sa foi et l’entraînant à aller toujours plus loin dans la perfection et dans la charité. La mort, en effet, n’est point une barrière entre nos deux mondes puisque Notre Seigneur l’a vaincue !
La Communion des Saints reste cependant un article de foi que fort peu de chrétiens savent définir correctement, bien qu’elle forme toute la physiologie du Corps Mystique du Christ. Vivez, chers frères, dans cette communion avec vos aimés du Ciel dans l’Esprit Saint. Ne vous montrez ni superstitieux ni hypocrites et surtout, ne soyez pas effrayés.
Frères, ne doutez point de l’amour de vos aimés du Ciel et gardez confiance dans le Seigneur. Ne cherchez point non plus à percer les mystères de l’Au-delà à travers certaines expériences douteuses ou pratiques condamnées par la Sainte Église. Enfin, si la personne de Notre Seigneur reste pour vous encore très mystérieuse, découvrez-la à travers la prière ou la contemplation mais n’allez pas vous repaître des tissus de mensonges écrits par les faux prophètes de ce temps. Car Notre Seigneur est comme un beau poème que vous vous plaisez à répéter pour la beauté de ses rimes : vous est-il nécessaire, pour en apprécier la musicalité, de le disséquer et de l’analyser ? de savoir que telles rimes sont croisées ou telles autres embrassées ? Notre Seigneur est, encore, comme un joyau que vous portez avec fierté : vous est-il indispensable, pour l’admirer, d’en connaître l’origine ou la composition ? Le Jésus des Saintes Écritures est Celui qu’il vous faut connaître pour votre perfection. Toute élucubration peu orthodoxe sur Sa personne, comme Sa prétendue « initiation » par quelque sage ou société secrète en quelque coin replié de la planète, n’a aucun sens : elle vise à démolir Sa Divinité aux yeux des chrétiens, ce qui révèle une tactique totalement démoniaque.
Pourtant, les Écritures Saintes ne sont-elles pas claires ? Dès l’âge de douze ans, Jésus, dans le Temple, « assis au milieu des docteurs », émerveillait déjà ces derniers qui restaient « stupéfaits de Son intelligence et de Ses réponses » et ce même Jésus dit à Ses parents tout angoissés : « Et pourquoi Me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il Me faut être chez Mon Père ? » (Lc 2, 47-49). Si donc à douze ans Notre Seigneur possédait déjà une telle sagesse, vous comprendrez aisément qu’Il n’a eu nul besoin de quelque initiation que ce soit ; et s’Il fit telle réponse à Ses parents, c’est qu’Il savait déjà parfaitement qu’Il était le Fils de Dieu ! Détruire la Divinité de Jésus-Christ aux yeux des hommes par de tels écrits, voilà bien l’un des buts du Démon, qui tente de détruire la religion chrétienne coûte que coûte. C’est pourquoi à travers des historiens, des scientifiques, des écrivains, des cinéastes, le Diable ne cesse de présenter au monde des aspects de Jésus qui sont parfaitement erronés.
Frères, ne vous laissez pas influencer par toutes ces inepties ! Au contraire, fortifiez votre foi et gardez confiance dans l’Enseignement de Notre Seigneur.
Que le Ciel tout entier vous protège, chers frères aimés, des manifestations du faux esprit, que ce soit à travers les faux prophètes de ce temps ou à travers leurs écrits de perdition. Qu’il vous donne sagesse et discernement dans une profonde humilité, et une fidélité inaltérable au Successeur de Pierre.
Que le Seigneur et Sa Très Sainte Mère vous bénissent au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
+ Vos frères dans la Foi
(1) V, par exemple, les Messages de l’année 1985 : 16 juillet de Vos frères dans la Foi – 30 octobre (I) de Vos frères dans la Foi – 25 novembre de Vos frères dans la foi – 16 décembre de Vos frères dans la foi, Un Souffle qui passe…, Tome 1.